- J'aimerais savoir une chose, Laurent. Pourquoi Anne-Sophie craint-elle que l'on découvre ce qui s'est passé la nuit où est mort son père ?

Le visage de Laurent se décompose devant vous. Toutes les émotions semblent y affluer par les canaux sanguins.

- Je ne comprends pas ce que tu veux dire...?

- Je l'ai entendue te dire ça hier après-midi, à la terrasse du café.

- Quoi ?! Tu... tu as osé me suivre ?! s'écrie-t-il ulcéré.

- C'était elle que je suivais, rétorquez-vous.

- C'est du pareil au même ! Tu n'avais pas à le faire. Tu as dépassé les limites, Nils !

- Tu plaisantes, ou quoi ? Tu m'as payé pour enquêter sur la mort de Louis Dattaque. Mon job implique la filature des suspects. Et je ne suis pas sûr d'être sur une mauvaise piste.

- Tu te trompes. Ce n'est pas une bonne piste !

- Tu ne te laisserais pas aveugler par tes sentiments, Laurent ?

Il marque un temps d'arrêt, conscient que vous avez raison.

- J'aime Anne-Sophie, je l'avoue. Et je peux t'affirmer avec certitude qu'elle n'a pas pu faire le moindre mal à son père.

- Que s'est-il passé cette nuit-là ?

- Rien. Je ne veux plus te voir aujourd'hui. Va-t'en.

- Au sujet de ce que tu as dit sur moi à Anne-Sophie, ...

- Je suis ton employeur. Je n'ai pas à répondre à ces questions. C'est moi qui te dis où enquêter.

Vous sentez qu'il vous en veut, mais qu'il ne considère pas que vous ayez commis une faute. Demain sa colère sera passée et peut-être consentira-t-il à vous répondre. Vous sortez de son bureau et quittez le siège de Dattaque Industries.


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