Notez 1 trajet de voiture dans votre Journal d'Enquête. Arrivé au commissariat, vous trouvez un Cardoze particulièrement excité. Lui que vous avez toujours connu calme. C'est la vraie arme du crime qui a été retrouvée ! Il s'agit d'un pistolet modèle Zastava M88, vous explique-t-il avant que vous n'ayez pu en placer une, une arme familière des snipers pendant la Guerre des Balkans, aujourd'hui assez répandue dans les mafias des pays de l'Est. Il avait vu juste : l'assassin l'avait bien laissée au Building Dattaque. Il l'avait cachée dans la chasse d'eau d'un WC du rez-de-chaussée. Il ne reste plus qu'à la faire analyser, mais il n'en espère pas trop. Si le coupable avait laissé des traces, elles ont certainement disparu.
Cela implique que votre homme est passé par le rez-de-chaussée avant de s'envoler. On ne sait pas comment il a pu introduire le pistolet, mais il ne pouvait pas ressortir avec. L'hypothèse du tueur faisant de l'escalade paraît de moins en moins crédible.
Cardoze est d'autant plus heureux de cette découverte que son après-midi avait été jusque là des plus décevants. Il a passé des heures à visionner des bandes de vidéosurveillance, sans résultats. Quant à la garde à vue de Nache, elle a été de courte durée : le juge qui l'avait prononcée l'avait assortie d'une caution, et celle-ci a été payée.
- Et vous savez par qui ? vous demande-t-il.
- Aucune idée, répondez-vous à la limite de vous écrouler d'épuisement.
- Par Didier Dattaque ! Surprenant, n'est-il pas ?
C'est alors qu'il remarque l'état dans lequel vous êtes : débraillé, en bleu de travail et complètement éreinté. Vous lui expliquez alors votre mésaventure chez FBSA. Il vous écoute avec attention, mais la mine de nouveau sombre.
- Vous avez entendu des individus que vous avez trouvés louches parler de "récupérer les plans de Dattaque", très bien. Mais en quoi est-ce une preuve de leur culpabilité dans quoique ce soit ? Les plans en question peuvent être des projets industriels. Quoi de plus normal qu'un concurrent cherche à devancer Dattaque Industries ? C'est la loi économique. On est loin d'un meurtre.
- Mais ce sont des trafiquants d'armes ! Je les ai entendus ! Ils fournissent un mafieux russe. Leurs propos étaient sans équivoque.
- Je veux bien vous croire, Jacket. Le problème, c'est que je n'ai que votre parole. Ce n'est pas une preuve. Et vous avez appris ces informations en vous rendant coupable d'effraction, de votre propre initiative, sans l'accord des autorités. Devant un juge, le seul coupable ce sera vous ! Je veux bien vous couvrir pour cette fois, au cas où FBSA porterait plainte. Mais ne me refaites jamais un coup tordu comme ça !
Heureusement que vous avez omis de lui dire avoir fait usage de violence contre un employé de FBSA, sinon il vous aurait fait coffrer à coup sûr !
Après avoir convenu d'un rendez-vous demain matin avec le commissaire, vous regagnez vos pénates, la mine piteuse. Rendez-vous au
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