Nils Jacket Contre l'Agent X, le site officiel des Enquêtes de Nils Jacket

Paragraphe 564

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Les paroles de la domestique ont quelque chose qui vous gêne. Elle a déclamé son couplet avec le même ton mécanique qu'Anne-Sophie ce matin. Cela vous met la puce à l'oreille. Vous décidez de tenter quelque chose :

- Vous confirmez ce que Mlle Dattaque m'a dit ce matin, ça me va bien. Il faut dire, que le seul témoin qui permet de confirmer son alibi, c'est vous.

Vous avez si vicieusement appuyé sur ce dernier mot que la bonne se trouve plongée dans un profond état de gêne. Ses joues deviennent encore plus rouges. C'est le moment de tendre le piège :

- Votre patronne m'a précisé ce matin qu'elle avait écrit des lettres, vous l'avez vue faire ?

- Oui, oui, je confirme, balbutie-t-elle d'une voix qui se veut ferme. Je les ai même postées ce matin.

- Elle n'est pas du genre à classer des documents, je me trompe ?

- Non, vous avez raison, elle a tous ses documents sur son ordinateur portable, de toutes façons.

Le fruit est prêt à être cueilli.

- Vous savez qu'un faux témoignage peut coûter cher ? lui dites-vous sur un ton sentencieux. Il y a eu meurtre !

La jeune fille ne s'attendait pas du tout à votre accusation. Blanche comme un fantôme, elle bafouille qu'elle ne comprend pas ce que vous insinuez, que vous devez partir car elle a du travail, mais son regard ne parvient pas à quitter le vôtre et elle finit par fondre en larmes. Elle avoue que sa maîtresse n'était pas à la maison la nuit dernière.

- Elle s'est absentée en début de soirée pour rendre visite à Laurent Loyson, au siège de Dattaque Industries. Elle n'est pas rentrée de la nuit.

- Vous voulez dire... Elle est restée là-bas toute la nuit ?

- Je... je crois. À minuit, en tous cas, elle y était encore. Elle m'a téléphoné alors que j'étais au lit. Elle avait l'air complètement bouleversée au bout du fil. Je n'ai pas osé poser de questions, tellement elle me semblait hystérique. Elle m'a demandé, comme s'il s'agissait d'une question de vie ou de mort, de bien dire à la police qu'elle avait passé la nuit à la maison, à travailler. J'ai obéi. Et j'ai compris ce matin pourquoi elle était dans un état pareil, lorsque j'ai su pour son père...


Notez le mot-code "FILLAB" dans votre Journal d'Enquête. La jeune fille s'en veut beaucoup d'avoir révélé ce secret. Vous la rassurez en lui rappelant que vous n'êtes pas de la police mais que vous travaillez pour la société Dattaque. Et que la qualité première d'un bon détective est la discrétion. Conscient que vous ne tirerez plus rien d'elle, vous la remerciez avec insistance, lui promettez encore de garder le secret et prenez congé.

Anne-Sophie Dattaque était donc sur les lieux du crime. Pourquoi ne l'a-t-elle pas dit à la police ?


Rendez-vous au 77.