Paragraphe 568
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Vous franchissez le croisement avant que ne démarrent les voitures dans l'avenue perpendiculaire, et vous maintenez votre vitesse car vous êtes maintenant dans une rue moins fréquentée. Juste devant vous, le camion tourne dans une artère étroite, à sens unique. Vu sa largeur, il va avoir du mal à y manuvrer. Vous le suivez, mais avez alors une surprise : il s'est arrêté en plein milieu de la chaussée, dont il occupe toute la largeur. Et comme des voitures sont stationnées des deux côtés, vous êtes complètement coincé derrière.
Vous comprenez alors le danger en voyant, par le battant entr'ouvert du fourgon, un ninja en train d'armer son lance-roquette ! Vous voulez faire marche arrière de toute urgence, mais un autre automobiliste s'est engagé dans la voie derrière vous et il vous bloque. Vous klaxonnez comme un dément pour qu'il recule, mais l'homme vous insulte copieusement en retour, sûr et certain qu'il est dans son bon droit et que le reste du monde à tort, comme tout automobiliste de base.
Une seule solution : vous devez sortir de voiture avant que votre ennemi ne tire. Mais c'est trop tard, son arme est déjà chargée. Le battant du camion s'ouvre à la volée, vous avez à peine eu le temps d'ouvrir votre portière que la roquette fuse contre votre pare-brise. L'habitacle de votre 4x4 explose et vous avec. Vous mourez sur le coup. Seule maigre consolation : le souffle de la déflagration projette des débris en tous sens, et une volée d'entre eux va traverser le pare-brise du débile du volant derrière vous. Il mourra lui aussi, la tête éclatée. Il y aura eu un peu de justice aujourd'hui.