À peine vous êtes-vous garé près du commissariat que Duhamel, tel une tique qui ne veut pas se décrocher, revient à la charge pour un échange d'informations. Il vous sort son baratin de circonstance, vous expliquant combien vous êtes quelqu'un d'important dans cette affaire, que c'est pour cela qu'il s'est tout de suite adressé à vous. Voyant que la flatterie reste sans effet sur vous, il change son fusil d'épaule :

- Écoutez, Jacket, si je vous donne une info du tonnerre pour votre enquête, vous m'en donnez une en échange, ça vous dit ?

- Dites toujours.

- Mon journal a avancé le nom d'un coupable possible dans son édition d'hier, et il a été raillé à cause de ça. Pourtant, je peux vous affirmer que d'autres rédactions en ont eu vent. Elles n'ont pas voulu le publier, de peur d'être moquées elles aussi.

- Et quel est ce coupable ?

- L'Agent X.

Vous plissez les yeux.

- D'où tenez-vous ce nom ?

- La plupart des grands quotidiens ont été prévenus par des coups de fil anonymes, émanant sûrement de la même personne. Elle disait que la mort de Louis Dattaque n'était pas due à un problème de santé, mais qu'il s'agissait d'un assassinat. Que c'était une affaire d'espionnage et que son auteur était l'Agent X, le célèbre espion international. Si on ne la croyait pas, il fallait aller voir la scène du crime : un X y était tracé sur le mur, dans le sang de la victime. La signature du coupable.

- Vous n'avez pas une idée de qui pouvait être cet informateur anonyme ?

- Non, aucune. Sa voix était masquée. Il faudrait demander aux télécoms l'origine de l'appel. Une chose est sûre : ce n'est pas un indic habituel de la presse.

- C'était quelqu'un qui tenait à ce que la presse fût au courant, vous dites-vous pour vous-même, la mine sombre.

C'est une information importante que vous venez d'apprendre. Qui avait intérêt à prévenir les journalistes ? Si c'est l'ennemi que vous recherchez, dans quel but a-t-il agi de la sorte ? Quelle est sa stratégie ?

Duhamel veut maintenant une information en échange de sa bonne volonté. Vous lui dites ne rien savoir et en être sincèrement désolé. Et vous le laissez en plan, fulminant de rage ! Vous vous êtes engagé auprès de Laurent de ne rien divulguer. Il aurait dû s'attendre à pareil mutisme de la part du détective de Dattaque Industries.


En arrivant au commissariat, vous devez fendre une nuée de journalistes agglutinés devant l'entrée, pour gagner le 467.