Vous tombez des nues en le reconnaissant : c'est Robert Bolet. C'est bien la dernière personne que vous vous attendiez à voir débarquer ici pour vous secourir, en pareille circonstance.
- Sacrebleu, mais que faites-vous donc là ? vous étonnez-vous.
- Ne dites rien, Jacket, ou ça va vous faire mal. Vous pouvez vous mettre debout ?
- Bien sûr, qu'est-ce que vous croyez ! Il en faut plus pour m'abattre !
Vous vous relevez tant bien que mal et renouvelez votre question à Bolet.
- J'étais venu vous parler seul à seul, de manière officieuse et strictement confidentielle. Mais, au vu des circonstances, je vous verrai plutôt demain.
- Non, non, pas la peine, je vais bien. Que désiriez-vous me dire ?
- Je voulais vous parler de notre affaire, le meurtre de Louis. Je me suis trompé sur votre compte. Je pensais que ce bon à rien de Loyson engagerait le premier crétin venu. Je le pensais même capable d'embaucher l'un de ses anciens camarades de classe, pour vous dire ! Mais je pense que vous êtes quelqu'un d'efficace, Mr Jacket. Et si on vient de tenter de vous cambrioler, c'en est une preuve supplémentaire !
- "Tenter" ? J'ai l'impression qu'il a plutôt bien réussi son coup ! Qu'est-ce qui vous a fait changer d'avis sur mon compte ?
- J'ai suivi votre enquête aujourd'hui. Je sais que vous avez les capacités de démasquer l'assassin de Louis.
- Où voulez-vous en venir ?
- Je cache beaucoup de choses à tout le monde depuis le début de cette affaire. Je ne puis parler à la police, car il s'agit d'une affaire qui touche à la défense nationale.
- C'est-à-dire ? Soyez plus clair, Mr Bolet.
- Vous n'êtes pas sans savoir que notre entreprise, Dattaque Industries, a l'État pour client principal. Loyson n'a pas manqué d'informer le Ministre de l'Intérieur du caractère criminel du décès de Louis Dattaque. Mais le gouvernement ne sait pas tout. Or, s'il apprenait ce qu'il se passe en réalité, nous serions fichus, virés, éjectés.
- Et que se passe-t-il
en réalité ?
- Un ennemi de notre pays, le plus redoutable ennemi qui soit, fait peser une terrible menace sur notre patrie. Mais je ne peux pas parler ici, c'est trop dangereux. Allons chez moi.
-
Partir... là, maintenant ? faites-vous hébété. Mais je ne peux pas laisser mon cabinet ainsi !
- Vous avez bien vu que c'était trop dangereux de rester ici.
- Dites-moi juste une chose : le nom de ce "redoutable ennemi".
Bolet garde le silence un instant puis, d'une voix basse pleine de gravité, il lâche :
- L'Agent X.
Si vous acceptez de le suivre, rendez-vous au
794.
Si vous préférez rester à votre cabinet, rendez-vous au
10.