Déstabilisés par votre assurance, les hommes de sécurité relâchent leur prise. Les invités qui étaient dans les jardins ont été rejoints par d'autres, sortis pour voir d'où vient le tumulte. Parmi ceux-là, vous reconnaissez Nelson Delmas. Il vous interroge vivement du regard pour savoir ce qu'il se passe. Vous lui indiquez des yeux Mlle Zadilova qui s'éloigne. Aussitôt, Lord fait un geste discret à l'attention d'autres convives, ses hommes de main en smoking, et ces derniers se lancent à la poursuite de la belle Slave, en marchant vite. Elle les remarque et se met à courir, mais ils sont déjà sur elle.
C'est alors que surgissent d'autres hommes en smoking, aux mines tout aussi patibulaires. Ils s'interposent, l'air menaçant. À leurs bobines de Russes, vous comprenez vite : ce sont des hommes de main de la mercenaire dont ils protègent la fuite. Vous craignez un pugilat général entre les deux groupes de sbires, mais il n'en est rien : les hommes de Lord rebroussent chemin, l'air de rien. Mlle Zadilova, elle, a réussi à disparaître.
Delmas, pris de court par les événements, vous rejoint et vous demande, anxieux :
- Qu'est-ce que c'est que cette histoire, Jacket ? Vous pensez que cette femme était celle qui devait transmettre les plans ? Je ne comprends pas votre intervention.
- Elle travaille pour Bolet, votre concurrent chez Dattaque. Je voulais l'arrêter pour tentative de meurtre.
-
What ?! se met-il à pester tout en essayant de se contenir pour ne pas attirer l'attention. Mais vous n'êtes qu'un parfait idiot ! Ce soir, l'Agent X est présent dans la salle et on a une chance de l'arrêter, lui l'espion le plus recherché de la planète, et vous, vous faites un esclandre pour régler une affaire à vous ?! J'hallucine ! Maintenant que j'ai fait intervenir mes hommes, leur couverture est grillée, X ne va rien faire, c'est fichu ! L'opération tombe à l'eau ! Et tout ça pour une ânerie.
- Cela ne vous fait donc rien si je vous dis que Bolet a engagé une mercenaire pour récupérer les plans, lui aussi de manière "officieuse" ?
- Je n'étais pas au courant qu'il préparait lui aussi une opération ce soir, mais cela ne me fait ni chaud ni froid, vous savez. Bolet est une taupe qui bosse pour moi chez Dattaque.
Vous en restez bouche bée. Robert Bolet, qui semblait si empressé de récupérer les plans "pour le bien de Dattaque Industries", travaille en fait pour FBSA ! Voilà qui explique peut-être bien des choses... notamment pourquoi Louis Dattaque l'a démis de son poste de directeur adjoint.
- À l'avenir, conclut Delmas en jetant des regards aux autres convives sortis dans les jardins, mieux vaut que vous ne cherchiez plus à me contacter.
Et il s'éloigne pour disparaître dans la foule. Notez le mot-code "ASSCOM" dans votre Journal d'Enquête, et soulignez-y le mot TAULOR.
L'ambassadeur apparaît alors, suivi de Didier Dattaque.
- Votre détective manque singulièrement de tact, se plaint de vous Sakadov auprès de l'héritier. Il aurait voulu gâcher ma fête qu'il ne s'y serait pas pris autrement. Je vais donner mes ordres pour que le bal reprenne normalement.
Et le joufflu notable s'éloigne à son tour. Didier, intrigué, vous demande ce qu'il s'est passé. Vous préférez ne rien lui dire. Il serait périlleux de lui expliquer que, pour les besoins de votre enquête, vous travaillez en sous-main pour Nelson Delmas.
- C'est cet homme ! s'exclame une voix dans votre dos.
Vous vous retournez et voyez un vigile vous désigner du doigt à un nouveau personnage. C'est un homme d'allure quelque peu guindée dans son smoking classique. La quarantaine environ, il a les cheveux noirs gominés et des traits sévères. Il fronce les sourcils presque nerveusement, mais son regard n'en est que plus autoritaire. Didier n'ose plus rien dire en le voyant. L'homme sort sa carte de police et s'adresse à vous :
- C'est vous qui prétendez travailler avec la police ? Veuillez me suivre, je vous prie.
Vous tentez de vous justifier, mais certains des invités, qui s'avèrent des policiers en civil, vous entourent déjà ; vous préférez vous taire et obtempérer, histoire de ne pas vous enfoncer davantage. Vous les suivez, en direction de la sortie.
Vous quittez l'ambassade ainsi, sous bonne garde. Dans la voiture qui vous emmène, vous expliquez à l'homme aux cheveux gominés qu'il doit à tout prix contacter le commissaire Cardoze qui lui confirmera que vous travaillez bien en relation avec la police. Et qu'il faut lancer des limiers à la poursuite de la femme avec qui vous avez eu une altercation : c'est une criminelle.
- Nul besoin d'appeler Cardoze, vous répond-il d'une voix glaciale. Je sais très bien qui vous êtes, Jacket. Et inutile d'espérer pouvoir rattraper Zadilova : elle est déjà loin à l'heure qu'il est.
- Mais, comment savez-vous...? vous étranglez-vous de stupeur.
L'homme se présente alors : Commandant Cyprien Montanes, du contre-espionnage.
Rendez-vous au
333.