Nils Jacket Contre l'Agent X, le site officiel des Enquêtes de Nils Jacket

Paragraphe 627

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- Comme ça, vous avez découvert que X était mêlé à cette histoire de meurtre ? Vous êtes plus fort que je ne l'aurais pensé. C'est effectivement bien lui qui a assassiné Louis Dattaque, pour s'emparer des plans qui étaient dans son coffre. Il a d'ailleurs signé son crime en traçant son X caractéristique dans le sang de sa victime. C'est son mode opératoire.

Montanes a semblé un peu désarçonné que vous ayez découvert l'implication de X dans l'affaire, mais il ne vous en accorde aucun crédit.

- Je poursuis X depuis longtemps, enchaîne-t-il. Mais cette fois, son projet est bien plus dangereux que les précédents. Nous sommes au pied du mur. Nous devons retrouver ce célèbre espion coûte que coûte. La sécurité du pays est en jeu !


Le commissaire Cardoze éclate alors de rire :

- "L'Agent X" ! Vous n'êtes pas sérieux, commandant ! Tout le monde sait que ce n'est qu'un mythe ! Un personnage de mauvais roman d'espionnage ! Un "super espion ninja"... Je me marre ! Voyons, vous ne croyez quand même pas une seule seconde qu'il existe ?

Le haut gradé, qui s'était presque contenu avec vous, devient rouge comme une pivoine et, avec un froncement de sourcils nerveux, entre dans une colère monstre. Il ne semble pas prendre l'existence de l'Agent X comme un sujet de plaisanterie :

- Savez-vous seulement le nombre de gens qui ont été tués dans le monde parce que ce sinistre espion avait vendu à des régimes barbares les secrets d'armes destructrices ? X existe, il a sa fiche à Interpol, il en est même l'une des cibles prioritaires, tant il est considéré comme dangereux.

- Je pense que l'assassin de Dattaque est quelqu'un de la firme, enchérit le commissaire.

L'arme du crime retrouvée dans les WC le prouve. Et la police scientifique n'a pas retrouvé de traces ADN de personnes extérieures à l'entreprise.

- Ce n'est pas à un espion du calibre de X que l'on apprend la grimace. Il ne s'amuse plus depuis belle lurette à laisser des traces de son ADN sur son chemin. Pour l'arme du crime, je concède que c'est un point qui me trouble. Mais par pitié, laissez faire le professionnel que je suis et arrêtez vos théories à la trois euros six sous ! Au départ, vous soupçonniez du crime Nache le garde du corps, et affirmiez qu'il était impossible de s'introduire dans le bureau par la fenêtre. J'envoie mes hommes sur le toit du building Dattaque, qu'y trouvent-ils ? Des marques laissées par un grappin, juste à la verticale de la fenêtre en question !

Cardoze n'en mène pas large. Il s'est fait moucher à son tour. Il tente de se justifier :

- Ce que je veux dire, c'est que je trouve quand même exagéré que l'on puisse prendre de telles précautions et déployer autant de moyens -aux frais du contribuables- pour traquer quelqu'un dont on n'est même pas sûr de l'existence.

- Oh, mais je suis sûr qu'il existe !

Montanes explique qu'il a eu plusieurs fois affaire à l'Agent X et qu'il a même été tout prêt de le capturer. Il a déjà vu plusieurs vidéos sur lesquelles le sinistre espion apparaissait, même si on ne pouvait distinguer les traits de son visage sur aucune d'entre elles. Soit il était caché par la pénombre, soit il portait un masque de type vénitien. Depuis le temps que le contre-espion le pourchasse, il a étudié ses moindres mimiques et tics, il est persuadé qu'il saurait le reconnaître. Hélas, X demeure le plus retors ; il a toujours réussi à préserver le secret de son identité. Il semblerait toutefois qu'il soit lié, d'une manière ou d'une autre, à la firme Dattaque Industries ou bien à FBSA Industries sa concurrente, car dans la plupart des coups qu'il a réussis ces deux sociétés étaient impliquées.


- Nous savions que, cette nuit, lors du bal de l'ambassade, X allait transmettre à son contact les plans volés à Dattaque. Ledit contact est membre d'une organisation secrète composée de nostalgiques de la Guerre froide. Leur but : donner à une puissance étrangère la force d'imposer leurs idées.

- Vous connaissez l'identité de son contact, je suppose ? demande le commissaire pour titiller avec malice son nouveau supérieur.

- Bien entendu. Il s'agit de Mr Sakadov, l'ambassadeur lui-même.

Cardoze ne cache pas sa surprise. Il ne pensait pas qu'un personnage si haut placé pouvait être ainsi compromis dans une affaire d'espionnage.

- J'avais monté une opération aux petits oignons pour repérer X et l'arrêter. Mais elle a échoué à cause de l'intervention d'un autre groupe d'espions ennemis de X, qui s'en est pris à des membres du service de sécurité, et à cause aussi de ce cher bon Jacket, qui n'a rien trouvé de mieux que me plaquer au sol lorsque je poursuivais X en personne...

Montanes vous décoche alors un regard des plus noirs et glacials.

- L'Agent X s'échappe, une fois de plus...

- Mais alors, lui répondez-vous, si X a transmis les plans et s'est enfui, il a gagné. Il va encaisser son argent et ne plus réapparaître. Tout est donc fini ?

- C'est possible..., soupire Montanes. À moins que notre gaillard ne veuille pousser plus loin sa chance insolente, en tentant de voler le prototype MB409201.

- Voler le quoi ?

- C'est un prototype militaire conçu à partir des plans qui étaient dans le coffre de Dattaque. Il était prévu qu'il soit montré à l'État-major dans les jours prochains et testé en leur présence. En cas de succès, Dattaque Industries aurait pu se lancer dans la conception finale du produit. Ce prototype était un projet top secret lui aussi, mais vu comme l'Agent X semblait parfaitement au courant de ce que contenait le coffre-fort de Louis Dattaque, je pars du principe qu'il est au courant de tout.

- Pourquoi essaierait-il de commettre un vol pareil ? Il est déjà recherché. Ce serait un risque insensé.

- Oh, ce genre de risque n'est pas pour lui déplaire. Il faut savoir que les plans seuls sont longs à décrypter pour quelqu'un qui n'a pas travaillé sur le projet. Si les acheteurs de X n'ont pas à leur service des techniciens suffisamment qualifiés, ils risquent de ne pas vouloir les lui acheter en l'état. Le prototype MB409201 étant une modélisation du contenu des plans, il constitue une clef pour les comprendre et les déchiffrer. X a tout intérêt, donc, à vendre plans et prototype en même temps, pour toucher le pactole.

Cette information vous intéresse au plus haut chef : il vous reste donc une chance de vous rattraper et d'arrêter votre proie.

- De toutes façons, poursuit Montanes, si notre espion a préféré transmettre cette nuit les plans à son contact, c'est qu'il compte demeurer dans notre pays pour y finir le travail. Sinon il se serait enfui avec son butin. Je suis sûr qu'il est encore là, quelque part, prêt à frapper de nouveau. J'ai signalé à l'État-major le danger que représente X, afin qu'ils reportent à une date ultérieure la présentation du prototype. Mais cela m'a été refusé...

- Que comptez-vous faire maintenant ? vous enquérez-vous.

- Le Ministre m'a donné les pleins pouvoirs. Je compte faire filer tous les suspects et mettre tout le monde sous écoute. Et pour ce matin, j'ai quelques vidéos de caméras espionnes à visionner. On ne sait jamais, j'y verrai peut-être quelque chose d'intéressant. Au fait, Cardoze, j'ai fait saisir par mes hommes toutes les caméras de vidéosurveillance du Dattaque building que vous aviez en votre possession. Je vais les faire revisionner.

- Il n'y a rien d'intéressant dessus, précise l'intéressé.

- C'est ce que nous verrons.

- Et nous, s'inquiète le commissaire, que pouvons-nous faire pour vous aider ?

- Rien. Jacket et vous êtes désormais dessaisis de l'affaire. L'enquête s'arrête là pour vous. N'y voyez aucune offense. Le gibier est bien trop gros. Vous comprendrez l'enjeu.


Si vous avez envoyé des photos à Cardoze par téléphone, rendez-vous immédiatement au 821.

Si vous protestez contre cette décision et lui soutenez qu'il a besoin de votre aide pour démasquer l'Agent X, rendez-vous au 389.

Si vous préférez ne rien dire, mais continuer votre enquête sans lui en référer, rendez-vous au 758.