Nils Jacket Contre l'Agent X, le site officiel des Enquêtes de Nils Jacket

Paragraphe 628

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Les convives restés dans la salle dansent tous la farandole. Votre regard passe de l'un à l'autre mais vous ne repérez personne que vous connaîtriez ou qui vous paraîtrait suspect. Pourtant, il y a moins de monde que tout à l'heure. Où sont passés les autres ? Certains sont sortis dehors dans les jardins, d'autres ont dû gagner une autre aile de l'ambassade, mais laquelle ? Vous faites le tour de la salle de bal mais tous les accès sont étroitement gardés par des vigiles. Vous avez l'impression de perdre votre temps alors que le pire est en train de se dérouler dans votre dos.

Inopinément, vous saisissez quelques bribes de conversation entre deux femmes assez laides. Elles disent ne pas comprendre pourquoi elles n'ont pas accès aux bureaux de l'ambassade alors que c'est là qu'elles travaillent. Est-ce parce qu'elles ne sont pas Biélorusses ? se lamentent-elles. Vous tentez votre chance et les abordez. Vous espérez qu'elles vous indiqueront qui elles ont vu partir par où. Hélas, elles n'en sont pas à leurs premiers verres et vous faites une proie facile pour des poivrotes en mal de distraction. Elles ne répondent à aucune de vos questions et se battent pour être votre cavalière à la prochaine polka. Quand vous dites ne pas vouloir danser, leurs face se font plus rubicondes encore : vous devez danser la polka, sinon la fête sera entièrement gâchée. Manifestement, elles ne se sont pas vues quand elles ont bu.


Soudain, alors que la musique marque une pause, des cris retentissent dehors ! Suivis de violents bruits de lutte. L'émoi gagne la foule, on se demande ce qu'il se passe. Vous, vous ne vous posez pas de questions : vous plantez là les cuitardes en devenir et vous vous précipitez dans les jardins. Une bagarre y a éclaté : des invités en smoking contre le personnel de sécurité de l'ambassade. D'autres convives accourent et interviennent pour les séparer, en brandissant des insignes et en criant "Police !" Que se passe-t-il donc ? Une espèce de fumée, comme celle d'un fumigène, s'élève de derrière le bâtiment. Vous apercevez alors, surgissant de ladite fumée, une ombre qui s'enfuit en direction du muret au fond du jardin. Hormis vous, personne ne semble l'avoir vue. Les policiers en civil sont occupés à passer des menottes. N'écoutant que votre instinct, vous vous lancez à la poursuite du fuyard. Au prix d'un sprint énorme, vous gagnez du terrain sur lui. Revenu à sa hauteur, vous vous jetez sur lui et le plaquez par terre. Il se débat vigoureusement mais vous êtes plus fort. Vous parvenez à l'immobiliser. Les lampadaires des jardins ont été allumés, aussi pouvez-vous distinguer les traits de votre captif : un homme aux cheveux noirs gominés, qui vous darde un regard furieux. Peut-être l'aviez-vous déjà repéré dans la salle de bal.

- Je le tiens ! Je le tiens ! Venez par ici ! criez-vous pour avoir du renfort.

Les policiers en civil accourent auprès de vous.

- C'est lui ! leur montrez-vous. Il tentait de s'enfuir !

Mais, à votre hébétude la plus totale, c'est de vous qu'ils se saisissent !

- Arrêtez, vous faites une erreur ! Je suis détective ! C'est lui qu'il faut arrêter !

Les policiers ne semblent pas vous écouter. L'homme aux cheveux gominés se relève et, au lieu de s'enfuir, se plante devant vous en hochant de la tête. Devant votre stupéfaction, il se présente : Commandant Cyprien Montanes, du contre-espionnage.


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