L'enregistrement est terminé. Il ne vous a rien montré qui soit susceptible de vous aider à identifier l'Agent X. Mais Montanes veut que vous découvriez en même temps que lui une vidéo, selon lui capitale pour le dénouement de cette affaire. Il l'a faite lui-même hier soir. Ayant appris par cœur le plan de l'ambassade, il s'est glissé dans les jardins, est entré par derrière et a gagné le bureau de Sakadov. C'était fermé, mais pas la porte à droite du bureau. Il a pénétré dans cette pièce et a refermé derrière lui avec un loquet. Une porte de communication dans le mur de gauche donnait sur le bureau, mais elle était verrouillée. Le contre-espion avait caché dans sa manche une mini caméra télescopique à tige flexible. Il l'a glissée par le trou de la serrure pour pouvoir filmer l'intérieur du bureau de l'ambassadeur. Si X et lui devaient se rencontrer, ce devait être là, a-t-il misé. Il n'avait pas d'écran pour voir ce qu'il filmait, mais il a clairement entendu des personnes entrer dans la pièce voisine et parler entre elles.


Lorsque l'enregistrement commence, on voit que la caméra était tournée de telle façon qu'elle n'a pris que le fond de la pièce, là où se trouve le bureau en chêne du maître des lieux, à l'opposé de la porte d'entrée. Derrière le bureau, les volets des fenêtres sont fermés. Seule la puissante lampe de bureau éclaire la pièce. On voit Sakadov se diriger vers le meuble, une liasse de papiers à la main, qu'il range dans l'un des tiroirs. Ses lèvres remuent : il est en train de parler à quelqu'un d'autre qui est dans la pièce avec lui !

- Ces papiers, ce sont les plans ! s'écrie Montanes. C'est avec l'Agent X qu'il parle ! Ah la la, quel dommage que l'on n'ait pas le son de l'intérieur...! Lorieux, vous pouvez lire sur ses lèvres ?

L'un de ses assistants se repasse la bande et, écarquillant les yeux, parvient à saisir quelques bribes :

- "Entrez donc vous asseoir, mon cher. ........ Je n'aurais jamais imaginé que l'Agent X c'était vous. ........ Ainsi Buchanan avait vu juste. ........ l'un des nôtres. Finement joué..." Après il tourne la tête, je ne peux pas lire ce qu'il dit.

- Il ne connaissait donc pas X jusqu'à hier soir ? s'étonne son supérieur.

- Il parle en français, en tous cas, fait remarquer Lorieux. Ils ne parlent ni en anglais ni en russe.

- Bien vu. Voilà une indication intéressante.

C'est alors que vous voyez se rapprocher l'autre personne de la pièce. La silhouette noire s'avère un homme, en smoking classique (comme ceux portés par presque tous les invités masculins), mais, comble d'horreur, l'angle de prise de vue va de ses pieds à sa clavicule. Sa tête est coupée, impossible de la voir ! Montanes fulmine de rage !

- Mais c'est pas vrai ! Je suis maudit ! Encore une vidéo de l'Agent X où l'on ne voit pas son visage ! J'étais si près du but ! Il suffisait de déplacer la caméra un chouïa sur la gauche...!

- Est-on sûr qu'il s'agit de X ? demande Cardoze. Votre assistant a peut-être mal lu sur les lèvres...

- C'est lui, regardez sa main : vous voyez comme il l'agite frénétiquement ? Ce tic est celui par lequel X se trahit ! C'est son talon d'Achille. Que dit-il d'autre, Lorieux ?

- … "Vous pensez pouvoir nous fournir le prototype … ?" Je crois qu'il a dit le mot "prototype".

- J'avais raison ! Il compte à présent voler le prototype MB409201 !

Soudain, l'ambassadeur tourne la tête vivement. Un bruit à l'extérieur a attiré son attention.

- Lorsque j'ai filmé, explique Montanes, j'ai moi aussi entendu ces bruits de lutte venant des jardins. Une bagarre y avait éclaté. On dirait qu'elle a surpris nos oiseaux.

Sur l'enregistrement, vous voyez que l'Agent X semble paniquer ; il s'empare précipitamment d'un grand sac plastique que lui a donné Sakadov. Ce qui ressemble à une explosion fait alors trembler la caméra, et une fumée blanche masque l'objectif. Le film s'arrête là.

- C'est X qui a lancé une capsule fumigène dehors pour pouvoir s'enfuir par la fenêtre, indique Montanes. Je suis à mon tour sorti par ma fenêtre et me suis alors lancé à sa poursuite. Je commençais à gagner du terrain, quand un petit malin m'a plaqué au sol et m'y a maintenu.

Vous regardez au sol pour éviter le regard acéré du contre-espion.

- C'est rageant ! peste l'un de ses hommes.

- Maintenant, Jacket, vous en avez vu autant que moi. (il prend un ton goguenard :) Vous me disiez que j'avais besoin de vous pour démasquer l'Agent X. Eh bien je vous écoute. Avez-vous résolu cette enquête ?


Si vous répondez que oui, rendez-vous au 390.

Si vous avouez que non, rendez-vous au 274.

Si vous avez envoyé des photos au commissaire Cardoze, rendez-vous directement au 832.