Robert Bolet est visiblement content de sortir de garde à vue. Il arbore un franc sourire. Mais c'est une joie en demi-teinte. Cette détention, bien que courte, paraît l'avoir marqué. Vous le sentez affaibli moralement. Il est satisfait d'avoir été mis hors de cause, mais il y a quelque chose de cassé en lui. D'une voix soumise, il dit se tenir à la disposition de la justice. Il ne veut plus qu'une chose à présent : la paix. Il ne veut plus rien avoir à faire avec les espions, avec la Bourse et avec "toutes ces choses qui lui ont pourri la vie", de ses propres mots. Presque larmoyant désormais, il a perdu toute sa morgue. Montanes lui pose quelques dernières questions. Vous pouvez profiter qu'il soit ainsi distrait pour, en vous tenant tout près de lui, glisser discrètement un bip-espion dans la poche de sa veste (à condition que vous en disposiez d'un). Il a tellement la tête dans le seau qu'il ne s'en rendra même pas compte.
- Suite à une réflexion de notre cher Jacket, commence Montanes, pourriez-vous nous dire, Mr Bolet, qui chez Dattaque Industries était au courant de l'itinéraire emprunté par le convoi militaire ?
- Au départ, seuls Louis et moi. L'information a ensuite été communiquée à Laurent Loyson quand il a accédé au poste de directeur par intérim. Personne d'autre n'était censé être dans la confidence.
- Et avez-vous partagé ce secret avec quelqu'un d'autre ?
La mine désespérée, le Colonel avoue tout :
- J'ai tout dit à Lord.
- Très bien, votre témoignage sera décisif le moment venu. Nous vous libérons mais je vous interdis formellement de quitter la ville. Nous ne pouvons pas vous garder : la seule charge que nous pouvons retenir contre vous est l'espionnage en faveur de FBSA. Et Dattaque Industries n'a pas porté plainte contre vous pour l'instant.
- Ce qui ne saurait tarder ! s'écrie une voix derrière vous.
Vous vous retournez tous vers la personne qui vient d'entrer dans le hall du commissariat. C'est Didier Dattaque, en costume-cravate, les mains sur les hanches et le visage énervé. Il venait exprès pour voir Bolet ; il est surpris, limite outré, d'apprendre qu'on le libère. Il est prêt à s'interposer et à l'empêcher de sortir du bâtiment. Le commissaire le calme, lui expliquant que plus aucune charge ne pèse sur Mr Bolet pour le moment. Le fils Dattaque tempête :
- Ce gugusse a quand même trahi l'entreprise de mon père et a vendu nos secrets à FBSA, notre concurrent ! Il mériterait de rester en taule !
- Comment l'avez-vous su ? s'étonne l'accusé.
- Peu importe. Vous êtes viré ! Mon père n'aurait jamais dû confier de responsabilité à quelqu'un d'aussi peu digne de confiance ! Veuillez avoir vidé votre bureau cet après-midi.
- Vous êtes gonflé, intervient Cardoze. Vous n'êtes pas le patron de l'entreprise, aux dernières nouvelles !
- Nous le saurons bientôt.
Sans prendre la peine de prendre congé, le jeune homme demande à Bolet de sortir avec lui du commissariat. Il a à lui parler seul à seul.
Si vous désirez les suivre sans vous faire voir, glissez-vous à pas de loup au
80.
Si vous préférez rester au commissariat, rendez-vous au
452.