C'est Montanes le premier à vous avoir rejoint sur les quais. Il a assisté à la même scène que vous, mais d'en haut.
- Bon sang, vous pouvez m'expliquer ce que vous fichez là, Jacket ?!
- Mon enquête. Je suivais un suspect et c'est lui qui m'a amené jusqu'ici.
- Un suspect ? Quel suspect ?
- Je vais vous le dire, mais d'abord, j'aimerais savoir...
- On verra ça. Ne bougez pas d'ici.
Son smartphone à l'oreille, il transmet un message d'urgence afin que soient installés des barrages sur le fleuve, le plus rapidement possible, pour essayer d'intercepter le fuyard. C'est maintenant ou jamais pour l'attraper. Mais, vu la vitesse de son hors-bord, les barrages se mettront en place bien trop tard pour espérer le prendre. Le contre-espion fulmine. L'Agent X lui échappe une fois de plus.
- C'est pas possible ! Je m'étais préparé à ce que X tentât un coup ce matin. Et ce satané espion a encore réussi à s'en tirer. Cet homme est le Diable ! Vous avez vu cette véritable prise d'assaut ?! Il a attaqué un convoi militaire à lui tout seul, et il est parvenu à s'emparer du prototype et à filer.
- Il n'était pas tout à fait seul. Il avait un complice.
- Oui, ce caporal... Comment pouvait-on s'attendre à ce que l'un des militaires de l'escorte fût un traître à la solde de l'ennemi ?
- Un plan simple et efficace. Quoi de plus surprenant, en effet, qu'une attaque venant de l'intérieur même du convoi ? Et puis, le hors-bord était le moyen d'évasion idéal : trop rapide pour que les barrages de police eussent le temps de se mettre en place pour le stopper.
Le corps du caporal est emmené au secret pendant que Montanes vous reconduit au commissariat. Quand vous lui apprenez les nouvelles, Cardoze n'en croit pas ses oreilles.
- X a vraiment frappé fort, reconnaissez-vous.
- Comment pouvez-vous être sûrs qu'il s'agissait de l'Agent X ? demande le commissaire, toujours aussi sceptique sur l'existence du célèbre espion.
- Jacket a entendu son complice l'appeler "Mr X", explique le contre-espion. J'ai également été témoin de la scène. J'étais trop loin pour entendre leurs paroles, mais j'ai reconnu le tic de la main caractéristique de X. C'est donc bien lui qui a fait le coup. En personne.
- Mais comment ce fichu espion savait-il que le prototype serait convoyé
ce matin ? Et comment connaissait-il l'itinéraire du convoi ? C'est le militaire félon qui l'a renseigné ?
- Non, seuls le gouvernement, mon service, certains hauts gradés de l'État-major, ainsi que les membres les plus hauts placés de Dattaque Industries étaient au courant.
- Ce qui veut dire que X a une taupe parmi ces gens-là, intervenez-vous. Ou même qu'il fait partie d'entre eux...
Échaudé que vous jetiez le soupçon sur son service, Montanes ne confirme pas votre affirmation, mais ajoute :
- Le parcours suivi par le convoi avait été prévu avant la mort de Louis Dattaque et n'a pas été changé, à mon grand regret. Cela élargit le champ des suspects possibles. (après une pause, il se livre à un sinistre bilan de la situation :) Maintenant, notre espion dispose des plans ET du prototype du système de défense. Rien ne peut désormais l'empêcher de livrer à l'ennemi ces secrets vitaux pour la sécurité de notre pays. Nous devons l'intercepter avant qu'il ne passe la frontière. Nous disposons de quelques heures tout au mieux, je le crains. C'est la priorité absolue.
Si l'un ou l'autre des mots-codes BOGAVU ou STYBOG est inscrit sur votre Journal d'Enquête, rendez-vous au
164. Si ce n'est pas le cas, rendez-vous au
452.