Nils Jacket Contre l'Agent X, le site officiel des Enquêtes de Nils Jacket

Paragraphe 897

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De retour au commissariat après ce coup de filet magistral, l'ambiance est à l'euphorie. Tout le monde commence à avoir faim mais personne n'a eu envie d'aller se restaurer avant le moment de vérité tant attendu : l'interrogatoire de Robert Bolet, alias -vous y comptez bien- l'Agent X.

Nul dans le bâtiment n'ignore le rôle que vous avez joué dans cette arrestation. Vous profitez de ce petit quart d'heure de gloire, le premier de cette ampleur dans votre carrière de détective.

Si vous aviez pris votre voiture pour vous rendre sur le lieu de l'arrestation, notez 1 trajet de plus dans votre Journal d'Enquête (retour au commissariat). Si Cardoze vous avait prêté un pistolet le temps de cette opération, vous le lui avez rendu.

- En fin de compte, vous saviez où se trouvait Bolet, vous fait Montanes avec une pointe de reproche dans la voix. Pourquoi ne pas l'avoir dit tout de suite ?

- Je ne le savais pas avec certitude à ce moment-là, vous contentez-vous de répondre.

L'interrogatoire se déroule en présence du commandant Montanes, de deux de ses limiers, du commissaire Cardoze et de vous-même, dans la salle où vous avez visionné tôt ce matin les vidéos du bal de l'ambassade. En particulier celle de la rencontre entre X et Sakadov. Bolet n'en mène pas large. Il semble déconfit et affolé par ce qui lui arrive. Et cela ne risque pas de s'arranger sous les assauts d'un Montanes très offensif :

- Vous étiez en bonne compagnie, hier soir, Colonel. Je veux parler de la partie privée de l'ambassade, pas du bal, hein !

- Je ne vois de quoi vous voulez parler.

- Inutile de nier, nous avons les photos, ainsi qu'un témoin plutôt fiable...

- ...qui a failli se faire tuer par Mlle Zadilova, engagée sur votre ordre, ajoutez-vous.

- Cette femme est folle. Je ne comprends absolument pas ses agissements et je n'en réponds aucunement ! J'ai vraiment fait la plus belle bêtise de ma vie le jour où je l'ai embauchée...

- Arrêtez tout de suite votre cirque ! le tance Montanes. Vous êtes l'Agent X, je le sais maintenant ! Je suis à votre recherche depuis tant d'années ! Aujourd'hui c'est le jour où vous allez répondre de tous vos crimes passés.

Robert Bolet est le fameux Agent X. Il est difficile de s'en convaincre tant on idéalise le célèbre espion et tant l'homme d'affaires assis devant vous est pitoyable. Lui qui était sûr de lui et plein de morgue la première fois que vous l'avez rencontré... Il a perdu toute sa superbe. Malgré son physique de boxeur, il donne plus l'impression d'un enfant pleurnichard que d'un redoutable assassin ninja aguerri lorsqu'il proteste de son innocence :

- Où êtes-vous allé pêcher pareilles sornettes ? Vous m'avez déjà soupçonné par le passé. Vous savez bien que je ne m'attaque jamais à du gros gibier ! Vous me voyez, moi, petit espion de rien du tout, commanditer un assassinat et vendre les plans d'une arme atomique ?

- C'est ce que vous voulez nous faire croire ! Mais nous savons que c'était vous l'homme que Sakadov a fait venir dans son bureau. Nous avons une vidéo.

- Pas du tout ! Vous devez faire erreur. Laissez-moi tout vous raconter. Je suppose que ce bon Jacket vous a appris que j'avais fait appel à lui pour m'aider dans une opération visant à arrêter l'Agent X et à récupérer les plans volés. Je voulais agir de mon propre chef et en toute discrétion, sans y mêler la police. Pendant tout le bal, j'ai tâché de coller aux basques de l'ambassadeur. Mais une bagarre a éclaté dans l'enceinte de l'ambassade et j'ai dû fuir avant de me faire prendre par vos hommes, Montanes. Voilà l'histoire. Je vous jure que c'est la vérité !

- Que craigniez-vous de mes hommes ?

- Qu'ils me voient en compagnie des amis de Sakadov, le groupe d'acheteurs qui souhaite mettre la main sur les plans volés par X !

- Que faisiez-vous avec eux ? Nous savons que l'un d'eux est l'Agent X, Sakadov l'a confirmé. Étrange que parmi eux il n'y ait qu'un seul membre de Dattaque Industries...

- Mais vous n'avez rien compris ! s'emporte l'ex directeur adjoint. Je ne suis pas un vrai acheteur ! J'étais parmi eux infiltré. De façon à pouvoir démasquer X s'il se montrait.

- "Infiltré" ? s'étonne Montanes. Vous auriez tout intérêt à vous expliquer clairement. Le pays a des secrets nucléaires dans la nature ; je ne compte pas faire de chichis avec vous !

L'ex directeur adjoint ne répond pas immédiatement. Il choisit ses mots avec soin, sachant à quel point ils vont le compromettre :

- Savez-vous que Nelson Delmas est lui aussi un espion que, dans le milieu, on appelle "Lord" ? Comme l'Agent X, il vend des secrets militaires à des puissances étrangères, même si lui les vend plutôt à des pays de l'ex bloc ouest. Il se livre aussi au trafic d'armes. Il a le bras long ; c'est lui qui a réussi à me faire admettre parmi les acheteurs de l'organisation de Sakadov.

- Vous travaillez pour lui ? Vous trahissez votre entreprise ?

- Oui, si j'ai voulu arrêter l'Agent X avant la police, ce n'est pas pour venger Louis ou pour racheter mes fautes, comme je l'affirmais, mais pour me disculper. Il y a quatre jours, la veille de sa mort, Louis a fini par découvrir que j'étais un espion à la solde de Delmas. Il a foncé me voir et nous avons eu une violente dispute. J'ai protesté de ma loyauté envers lui alors, dans le doute, il ne m'a pas viré ; il m'a juste démis de mes fonctions et a nommé à ma place ce petit crétin de Loyson, qu'il savait que je détestais cordialement. Quand, le lendemain, nous avons retrouvé Louis assassiné et vu que les plans avaient disparu, j'ai pris peur. J'étais sûr que la police, lors de son enquête, découvrirait mon double jeu et me désignerait comme suspect n°1. Je me suis dit que je devais moi-même arrêter X et récupérer les plans. C'était une question de survie, j'étais prêt à tout. J'ai alors monté l'opération d'hier soir, en engageant la trop dangereuse Mlle Zadilova et en faisant appel à Jacket. Oui, je suis bien l'espion au nom de code "Le Colonel". Oui, je trahis mon entreprise depuis des années. Mais je suis innocent de ce meurtre ! Je le jure !

- Vous feriez bien de moins jurer, Bolet.

- Je vous en prie ! Je vous dirai ce que vous voulez sur FBSA et sur Delmas, mais je ne suis pas un assassin ! Je peux témoigner contre lui, si vous voulez.

- Pourriez-vous nous donner les noms des acheteurs amis de Sakadov, pendant que vous y êtes ?

- Euh... oui. Mais je ne les connais pas tous. Ils n'étaient pas tous là hier soir.


Dans votre Journal d'Enquête, remplacez le mot-code ASCONF par le mot "STYBOG". Montanes reste intransigeant face aux élans altruistes du Colonel et il ordonne son placement en garde à vue. Lorsque vous vous retrouvez seul avec lui, ses limiers et Cardoze, le contre-espion vous confie le fond de sa pensée :

- Je pense qu'il nous a dit la vérité. Ce n'est pas lui l'Agent X. Cette affaire n'est pas encore terminée.

- Mais enfin, se récrie le commissaire, Jacket a bien démontré qu'il s'agissait de lui !

- Jacket m'a donné une précieuse information et m'a permis cette grosse arrestation. Mais je traque X depuis longtemps. C'est un tueur redoutable, aux capacités physiques étonnantes. Cela ne correspond pas au profil de Bolet. Je pense que c'est X en personne qui a tué Louis Dattaque, en descendant en rappel le long du building. Et Bolet avait un alibi à ce moment-là. Mes enquêtes passées m'ont fourni la preuve que X est lié à Dattaque ou FBSA, mais peut-être pas de la façon dont je le pensais. Cependant, cet interrogatoire a été très intéressant. J'ai eu une sorte d'illumination. La situation m'apparaît désormais claire comme de l'eau de roche. Cette affaire d'espionnage est comme une partie de jeu de société. Elle met aux prises 4 personnages centraux : Lord, le Colonel, Mlle Zadilova et l'Agent X. Ils cherchent tous les quatre à obtenir les plans, et X a toujours un coup d'avance sur eux. La solution de cette enquête, de ce mystère, se trouve entre ces quatre protagonistes. Il faut que je trouve le lien entre eux et je saurai alors qui est X.

Cardoze ne partage pas cet avis. Il est persuadé que X c'est Bolet. D'une bonne humeur surprenante, Montanes décide de ne pas le moucher comme il le fait d'habitude.

- Très bien, Cardoze. Je vais attendre jusqu'au convoyage du prototype MB409201, qui aura lieu dans les prochains jours. Si le convoyage se déroule bien, sans que l'Agent X ne tente de le dérober, ce sera ok, j'irai dans votre sens : Bolet est notre homme. Je l'enverrai alors dans une prison secrète du ministère. Ce sont des lieux dont notre pays se sert en cas de risque pour la sécurité nationale. Le Colonel y sera sévèrement questionné au sujet de tous les faits commis dans le passé par l'Agent X. Il ne pourra qu'avouer.

- Ça me convient. Et pour Delmas ?

- Je m'en charge. Cet individu a réussi à placer quelqu'un parmi les acheteurs sans que Sakadov ne se méfie ; il a donc des contacts avec les complices de X. Je vais le faire surveiller par mes agents.


Baisser de rideau pour ce matin.

Si vous avez loué un smoking hier, vous devez le rapporter, au 475.

Si vous n'avez pas loué de smoking, rendez-vous au 838.