Vous retournez voir Sicoud et lui dites : Laraoui exige que vous fassiez quelque chose pour lui, vous avez accepté afin de ne pas attirer l'attention sur l'équipe de ménage. Le briscard grommelle mais fait signe que vous pouvez y aller.
Vous suivez Laraoui dans le couloir qui mène aux cellules. Dans un coin sans caméras ni gardiens aux alentours, vous vous cachez dans la partie basse de son chariot, entre des piles de livres. Il commence alors sa tournée dans l'aile de Neyrand. Les gardiens le laissent transiter, sans contrôler ce qu'il transporte. Habitués, ils ne font plus attention depuis longtemps à son chargement. Votre cur bat à tout rompre.
De votre cachette, vous ne voyez pas qui loge dans les cellules devant lesquelles s'arrête le bibliothécaire, mais il a la prévenance d'appeler chacun de ses interlocuteurs par son nom. Devant l'une d'elles, il lance :
- Toi, le nouveau, ton nom c'est Neyrand, c'est ça ?
- Comment tu le sais ?
- Je suis quelqu'un de très influent, dans ce pénitencier. Tu veux un livre ? Une revue ?
Pendant qu'il choisit ce qu'il veut lire, de votre position guère confortable, à peine plus haut que le sol, vous passez la main à travers livres et barreaux et laissez votre biscuit empoisonné sur la couchette.
- Tu veux une info de premier ordre sur un autre détenu ici ? lance soudain l'escroc à Laraoui.
Vous frissonnez d'effroi. Mais il vous est impossible d'agir.
- Je t'écoute, mon garçon.
- Si tu m'aides contre ce Rax qui m'a fait
des propositions incorrectes, je peux te filer le nom d'un flic infiltré.
Vous retenez votre souffle.
- Un flic infiltré ? Qui ça ? s'enquiert le Maghrébin.
- Je l'ai reconnu, ce midi.
- Qui est-ce ?
- Je te le dirai si tu me promets ta protection.
- Je te la promets.
À quoi joue Laraoui ? Jamais il ne ferait pareil serment en l'air.
- Il s'appelle Jacket. C'est le mec qui m'a fait coffrer. Il s'est fait la boule à zéro et laissé pousser la moustache, mais je suis sûr que c'est lui !
- Je te remercie. T'as bien fait de m'en parler.
Le bibliothécaire s'éloigne un instant de son chariot. Sa manière de vous laisser seuls avec Neyrand. Sans vous montrer, vous prenez une voix étouffée :
- Psst.
- Qui est là ?
- Chut, moins fort ! Non, ne t'approche pas ! Fais comme si je n'existais pas, sinon tu vas éventer notre système de livraison !
- Oh, c'est ingénieux !
- T'as vu le biscuit sur ton pieu ? C'est de la part du boss. Normalement, c'est payant, mais vu que tu lui as filé une info cool, c'est gratos.
- Alors ça, c'est chic !
- Attends qu'on soit partis pour te baffrer, hein ?
- Ça roule, merci !
Laraoui revient et vous emmène avec son chariot hors de la zone des cellules. Revenu dans le coin sans caméras, il vous fait sortir de votre cachette en quatrième vitesse.
- T'as entendu ce qu'il m'a dit, ton Neyrand ? demande-t-il. Tu sais de quel flic il parlait ?
- Pas la moindre idée ! Mais je ne suis pas là depuis assez longtemps pour pouvoir t'aider, sur ce coup.
- Pourquoi voulais-tu lui causer ?
- Ordre de Lavagno.
- Qu'est-ce que tu lui as donné ?
- Un message du Comandante caché dans un biscuit.
Quelques pas, et vous voici de retour dans le couloir où vous attendait Sicoud. Avant que vous ne le rejoigniez, Laraoui vous retient par le bras :
- Si t'es un mouton, Gary, tu risques la mort, sans protection
- Si j'étais flic, tu crois que je me servirais d'un stratagème pareil pour bavarder avec quelqu'un ? Tu crois pas que j'aurais des matons complices qui m'arrangeraient l'affaire ?
Il en convient, ce qui le plonge dans une certaine perplexité.
Escorté par Tête de Plomb, vous retrouvez l'équipe d'entretien dans une nouvelle salle, dont ils lavent le carrelage.
- Que voulait Laraoui ? s'enquiert Lavagno.
- Qu'Exxel monte dans son chariot, intervient Sicoud, à votre profonde horreur.
Il vous a suivi et épié ! Un sentiment de malaise mêlé de tension s'empare de l'assistance.
- C'est vrai, Exxel ? exige de savoir Lavagno.
- Il voulait mon aide pour passer un truc à un gus.
- Pourquoi avoir accepté ?
- Je tenais pas à créer des ennuis.
- Et pourquoi toi ?
- Ses hommes sont enfermés, pendant sa tournée. Il avait besoin de quelqu'un de libre et dispo : un gars de l'équipe de ménage.
Dubitatif, Piccolo creuse un peu :
- Il aurait donc un moyen de pression sur toi ? Voilà qui est dangereux !
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