Ni Sanchez ni vous ne pratiquez la moindre activité pour l'instant, aussi vous retrouvez-vous coincés dans votre cellule pour le reste de l'après-midi. Vous êtes bien content, pour votre sécurité, d'être avec quelqu'un de confiance pour la nuit. Le souci, c'est que les moments où vous pourrez enquêter seront sporadiques. Votre allié, de son côté, n'a encore rien appris d'utile, et, comme l'investigation n'est pas son métier, il n'ose pas questionner au sujet des frères Estrada, de peur de griller votre couverture trop tôt.
- Il faudrait que Lammech nous file de quoi payer des infos, conclut-il.
(illustration dans le livre : possibilité d'indice à l'intérieur)
Dans le brouhaha diffus qui émane des cellules, un grincement de roulettes vous interrompt. C'est un détenu qui passe avec un chariot plein de livres et de magazines, qu'il distribue à qui est intéressé. Lorsqu'il arrive à votre hauteur, le bibliothécaire itinérant s'avère un Maghrébin âgé, à en juger ses cheveux et sa barbe grisonnants. De relativement grande taille, il vous toise d'un regard pénétrant.
- Vous aimez lire, les nouveaux ? vous demande-t-il d'une voix grave et profonde, qui capte immédiatement l'attention.
- Que nous conseilles-tu ? répondez-vous pour Sanchez et vous.
- Je ne sais pas
Un livre avec des photos du monde, cela vous conviendrait ?
- Super, de quoi nous évader.
Ses yeux se plissent quand il sourit :
- Mon nom c'est Laraoui. Tu me diras s'il y a des bouquins qui te font envie. La Bible est souvent demandée.
Vous lisez jusqu'à l'heure de la promenade. Dans la cour, pas de frères Estrada en vue.
- Ils doivent être aux activités proposées par la prison, juge Sanchez. Mais Beati est là-bas. À quinze mètre derrière vous.
Faisant semblant de parler du ciel, vous vous tournez et voyez le braqueur en pleine conversation avec un Noir chauve et râblé. Vous retenez son visage.
La promenade terminée, les gardiens vous conduisent aux douches. L'endroit redouté par tous les détenus lors de leur première incarcération. Le danger qu'elles représentent n'est-il qu'un fantasme ou a-t-il sa part de vérité ? Elles sont plutôt bien conçues afin d'éviter les drames : chaque douche est un emplacement individuel privatif, séparé des autres par un recoin pudique et une vitre. Mais aucune n'est fermée et, formant un couloir qui court le long des murs, toutes donnent sur les lavabos collectifs au centre de la salle.
Si le mot-code COLMRA figure dans votre Journal d'Enquête, rendez-vous au
869. S'il en est absent, rendez-vous au
491.