Nils Jacket Contre l'Agent X, le site officiel des Enquêtes de Nils Jacket

Paragraphe 150

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En gagnant la petite case vitrée qui vous est assignée, vous remarquez César Estrada déjà installé dans la sienne. Face à lui, derrière la glace, une trentenaire très élégante dans son tailleur, les cheveux auburn tirés en arrière et attachés par une large pince à cheveux blanche. Vous n'avez pas le temps de vous appesantir sur son beau visage grave, sinon vous éveilleriez les soupçons.

Vous allez vous asseoir à la place que vous a désignée Pigno-Pignal, le surveillant aux plus épais sourcils qu'il vous ait été donné de voir. Devant vous est déjà installée "votre femme", en réalité Amy votre secrétaire. Son visage lunaire s'éclaire d'un sourire radieux en vous voyant :

- Bon, vous êtes encore en vie, c'est déjà un bon début ! s'exclame-t-elle via le téléphone mural. Je n'irai pas pointer au chômage ce soir.

- Merci de me réconforter…! Qu'avez-vous de neuf à me communiquer ?

- Tout de suite le boulot ! N'oubliez pas que je suis votre épouse, Nils. Dire que vous ne m'avez offert aucune bague, même pas présenté vos parents…

Ses jeans déchirés et son khôl prononcé sont sans doute sa vision de ce à quoi doivent ressembler les conjointes de prisonniers. En tous cas, avec ses cheveux bruns ramenés en queue de cheval, elle a suffisamment changé de physionomie pour tromper d'éventuels espions d'Oscar d'Armorim. Ses épaules moites sous son débardeur noir témoignent du soleil qui tape aujourd'hui sur la ville, et qui surchauffe le béton et les esprits.



(illustration dans le livre : possibilité d'indice à l'intérieur)



Amy vous apporte les dernières évolutions de l'enquête de Cardoze et Huttington sur d'Armorim. Ce dernier a reçu hier l'ambassadeur d'un pays que l'on pourrait qualifier de "non ami". Huttington a réussi à infiltrer l'une de ses agents parmi les domestiques du comte. Celle-ci n'a pu écouter la conversation qu'ils ont eue ; elle a juste entendu le diplomate, lorsqu'il quittait le bureau de son hôte, lui signifier qu'il "n'attendrait pas cent-sept ans qu'il lui fournisse ce qu'il lui avait promis".

- Il parlait de la liste de nos agents, conclut Amy, Huttington en est persuadé.

- C'est bon signe, alors. Cela veut dire que d'Armorim ne l'a pas en sa possession. Les braqueurs l'ont peut-être gardée.

- Ils veulent faire chanter d'Armorim, vous pensez ?

- Je n'exclus aucune possibilité. Si c'est le cas, ils sous-estiment grandement leur proie. D'Armorim les fera tuer sans hésiter. Ils courent un grave danger, même en prison. Anita a payé cher la détermination de ce démon.

- Justement, comme vous parlez d'Anita : Huttington a une piste concernant son meurtre. D'après les infos qu'il a obtenues, une semaine avant le crime, d'Armorim aurait pris contact avec un homme de main appelé Joska. Un tueur à qui il a déjà confié un assassinat par le passé. Huttington pense qu'il ne s'agit pas d'une coïncidence. C'est certainement ce Joska qui a fait le coup.

- Que sait-on sur ce nervi ?

- Interpol n'a rien sur lui. C'est un nouveau venu, qui est toujours resté sous les radars. On sait juste qu'un message a été envoyé à ce type.



Avant qu'elle ne parte, vous lui recommandez de prendre en filature la femme avec qui César Estrada est encore en train de s'entretenir. Comme ils en finissent eux aussi, Amy part en même temps que la mystérieuse visiteuse, tandis que le malfrat et vous êtes emmenés ensemble à la promenade.

- Ça fait du bien de voir sa femme, tu ne trouves pas ? lui lancez-vous.

Il vous jette un regard dédaigneux et s'éloigne sans vous prêter la moindre attention.



Si vous possédez des cigarettes et souhaitez les vendre dans la cour, rendez-vous au 49 si vous avez le mot-code LAFOCL, au 557 si vous ne l'avez pas.

Si vous avez de l'argent et aimeriez acheter quelque chose auprès d'autres détenus, rendez-vous au 672.

Sinon, rendez-vous au 788.