Nils Jacket Contre l'Agent X, le site officiel des Enquêtes de Nils Jacket

Paragraphe 164

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Vous débarquez en pleine dispute entre Beati et Canaguerr. À travers les barreaux, le braqueur se plaint qu'on ne soit pas encore venu le chercher pour sa consultation médicale quotidienne.

- Je trouve que tu vas bien souvent voir la jolie poupée de l'infirmerie, Don Juan ! ricane le chef maton. Pour un simple mal de dos, surtout ! À partir d'aujourd'hui, t'auras tes soins tous les trois jours, ça sera suffisant.

- Vous pouvez pas faire ça ! C'est criminel !

- Ben voyons ! Si c'est pour ton manque de compagnie féminine que t'as besoin de soins, t'as toujours la veuve-poignet, hein !

- Espèce de jaloux ! Tout ça parce que vous êtes vilain, vous !

- Lâche ces barreaux, j'ai à faire !



Canaguerr ne s'est même pas éloigné que Beati pète complètement un câble. Il se met à hurler comme un possédé que Canaguerr l'assassine, qu'il va tuer tout le monde. Impossible de le raisonner, ni même de lui parler. Il va se terrer dans le fond de la cellule ; vous l'entendez se mettre la tête sous l'eau dans le lavabo. Après le mitard cette nuit, vous vous seriez bien passé de la compagnie d'un dément.

Afin de garder la tête froide, vous tâchez d'observer la cellule des Estrada. Qui sait, le vacarme de leur complice les incitera peut-être à pointer le bout de leur nez ? Vous le faites depuis votre lit, sous vos draps d'un coup bien doux. Vous permettront-ils de vous remettre de cette nuit atroce ?

C'est alors que Beati pousse un cri de douleur ! Vous vous précipitez auprès de lui. Il est prostré sur le sol, à deux doigts de tourner de l'œil, les poignets sanguinolents. Il s'est tailladé les veines avec un morceau de fer rouillé !



Vous appelez à l'aide. Il a perdu conscience. Les surveillants accourus le transportent en urgence à l'infirmerie.

- Il fera tout pour me faire ch…, ce p'tit c… ! peste Canaguerr dans un langage fleuri.

Votre compagnon de cellule aura finalement obtenu gain de cause. À quel prix ! Il ne peut s'être blessé que délibérément. Pourquoi en arriver à telle extrémité ? Vous ne l'auriez jamais soupçonné de folie, jusqu'à maintenant. Il vous donnait même l'impression de quelqu'un d'intelligent et posé. Il faut dire qu'aujourd'hui, la chaleur estivale est à la limite du suffocant. Les économies budgétaires se font aussi sur la climatisation, on dirait. Ce n'est pas forcément l'idéal pour des esprits prompts à s'échauffer. Les Estrada, eux, n'ont pas daigné relever leur "rideau". Si ce n'est déjà fait, inscrivez le mot-code "BEMAEX" dans votre Journal d'Enquête.



À la promenade, Sanchez et le Rat viennent aux nouvelles. Mais vous n'avez le temps de leur relater ni votre expérience de cette nuit, ni les frasques de Beati. Quelque chose d'autre se déroule dans un coin de la cour. Vous avez juste eu le temps de saisir un véhément "Sale voleur ! Alors c'était toi !" quand un cri déchirant éteint toutes les conversations.



Rendez-vous au 272.