vient vous voir, impressionné par le geste du Rat.
- Ça alors ! Et moi qui le prenais pour une petite tarlouze
! admire-t-il dans son langage fleuri. S'il était pas intervenu, on n'aurait pas pu t'emmener ce soir. Tu pourras lui dire merci ! Moi, à part César, je sais pas qui aurait fait ce sacrifice pour moi
- Don Juan ?
- Je sais pas
César dit qu'il a beaucoup changé depuis qu'on est enfermés ici. On se méfie de tout le monde, aussi, depuis que notre chauffeur a tenté de nous doubler.
- Que s'est-il passé, avec celui-là ?
- Le soir-même après notre dernier casse, Laszlo nous a piqué la valise du butin et s'est taillé. Mais César avait senti l'entourloupe ; il avait placé une balise GPS dedans. On a retrouvé ce sale traître dans un parking souterrain. Y avait un autre zig avec lui.
- "Un autre zig" ? C'était qui ?
- Il était dans l'ombre, pas moyen de voir. César a dézingué Laszlo et récupéré la valoche, mais l'autre a pris les jambes à son cou. J'ai fait feu et je l'ai touché à l'épaule, mais il était costaud, ça l'a pas ralenti.
Vous exultez intérieurement. La police scientifique qui a analysé la scène de crime a dû recueillir le sang perdu par cet individu. Si c'était d'Armorim en personne, on a peut-être son ADN comme preuve.
Non, attendez : si c'était le cas, Huttington l'aurait vite su. Et puis, le comte n'est pas du genre à s'impliquer autant. Il devait s'agir de l'un de ses hommes de main, ce Joska peut-être.
- Vous avez jamais su le nom du gus ?
- Non, on s'est fait coffrer avant de lui mettre la main dessus. Mais je sais comment savoir qui c'était. Je tire avec des balles barbelées. Celui qui se ramasse ça est marqué à vie. Il sentira la douleur et ma colère pendant encore des années.
- Ça fait mince, pour le retrouver
- Quand je l'ai touché, il a crié un truc dans une langue étrangère, une insulte j'imagine. On aurait dit de l'arabe, mais César dit que non.
- Tu te souviens ce qu'il a crié ? Vaguement ?
- Non. Mais Laszlo, lui, a dit un truc bizarre avant de crever : "josse ka". Je sais pas ce que ça veut dire, je comprends pas le bougnoule.
Cette fois, vous tenez enfin un lien sûr et certain entre eux et d'Armorim. Pas encore une preuve, mais une piste sérieuse. C'est bien d'Armorim qui a commandité le braquage, par l'intermédiaire du quatrième des malfaiteurs. Vous en aviez l'intuition, c'est à présent une certitude. Et votre ennemi n'a pas pu récupérer la liste, car les Estrada ont repris la valise avant. Les pièces du puzzle sont toutes assemblées. Il n'en manque qu'une : l'endroit où est caché le butin.
Vous détenez également, désormais, une information intéressante sur Joska : il a été blessé à l'épaule. Si, d'ici la fin de cette enquête, vous rencontrez Joska dans une scène où vous seriez au corps à corps, vous pourrez lui faire mal à l'épaule en ôtant 10 du numéro du paragraphe où vous vous trouverez à ce moment-là ; vous vous rendrez alors immédiatement au paragraphe dont vous aurez ainsi obtenu le numéro. Le texte ne vous donnera aucune indication ; ce sera à vous de vous rappeler de cette faiblesse chez l'ennemi.
Les gardiens sifflent la fin de la promenade.
Si vous avez le mot-code NEABAV souligné, rendez-vous au
567.
À défaut, si vous avez à la fois le mot COLMRA souligné et le mot MIAVIN, rendez-vous au
373.
Si vous n'avez que le mot MIAVIN, rendez-vous au
641.
Sinon, rendez-vous au
738.