Cette petite discussion avec Beati vous a permis de cerner son caractère, et ce n'est absolument pas celui d'un suicidaire. S'il s'est scarifié, c'était dans un but précis. Vous vous rappelez le sourire béat qu'il affichait avant d'entrer dans l'infirmerie et vous comprenez : il se mutile exprès pour pouvoir aller voir la belle infirmière. Être un "Don Juan" comporte sa part de souffrance, on dirait. Vous essayez de savoir s'il l'a déjà courtisée. À l'évocation du nom de la jeune femme, son visage s'illumine. Vous avez vu juste.

- Je suis content de souffrir du dos : ça me permet de la voir souvent. Elle est si belle… Et toujours très gentille. Sans femmes, je deviendrais fou.

Il parle d'elle avec une tendresse inattendue chez un criminel présenté comme endurci. Si c'était lui le séducteur de ces dames, ce devrait pourtant être elles qui parlent de lui avec douceur, et non l'inverse. Les femmes seraient-elles son talon d'Achille ? Et jusqu'à quel point ?



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