Le placement des détenus est une prérogative du chef surveillant, mais Duplessy va s'en occuper. Il convoque Canaguerr et prétexte que Sanchez et vous ne pouvez vous entendre ; il vaut mieux vous mettre dans des cellules séparées.

- Mais, Monsieur, se plaint Canaguerr, je suis le mieux à même de…

- Vous placerez Mr Exxel avec Mr Pétitin. Ils iront bien ensemble. Allez.

- Bien, Monsieur.

Canaguerr vous entraîne en grommelant :

- Quelle mouche le pique d'un coup, le vieux ?

Traversant l'allée centrale du quartier de sécurité, baignée par la lumière de verrières, il vous conduit dans une cellule au rez-de-chaussée, dont il fait ouvrir la grille.

- Debout, le Rat ! meugle-t-il à l'occupant. T'as un nouveau compagnon de jeu !

Blaise Pétitin est un petit gros d'une cinquantaine d'années, qui réajuste ses larges lunettes carrées pour mieux vous voir avec ses yeux de myope. Canaguerr vous pousse à l'intérieur et referme derrière vous. Les cellules de la Centrale sont particulièrement chiches : trois murs de béton nu, deux lits superposés, des toilettes non privatives (mais que votre coturne a isolées avec une sorte de vieux rideau de douche), un lavabo, des étagères pour poser à la vue des gardiens un objet personnel que vous pourriez posséder. Le quatrième côté de la pièce n'est constitué que de la grille aux barreaux épais et étroits, privilège du quartier de sécurité. Elle donne sur l'allée centrale, comme toutes les autres cellules, comme toutes les coursives. À défaut d'une fenêtre donnant sur l'extérieur, vous devrez vous contenter de la lumière des verrières.



Pétitin vous apparaît trop chétif pour constituer une menace. Il vous souhaite la bienvenue avec obséquiosité. Il occupe la couchette du bas mais, si celle du haut vous déplaît, il est prêt à intervertir. Vous lui parlez avec bonne humeur, histoire de le tranquilliser et de le rendre plus bavard.

- Pourquoi le maton t'a appelé "le Rat", au fait ?

- À cause de Gérard.

Comme vous le regardez avec une mine ahurie, il sort de sa manche une petite souris brune.

- Gérard, s'adresse-t-il à elle sur un ton paternel, je te présente Gary, notre nouveau pensionnaire.

- Salut, Gérard. J'essaierai de te ramener des miettes des repas.

Cette attention ravit le maître au plus haut point.

- Je suis content que ça ne te dérange pas, les animaux, soupire-t-il de soulagement. J'ai eu un peu peur en te voyant entrer. Avec ton crâne rasé, tu faisais nazi. Tu purges une peine pour quoi ?



Inscrivez le mot-code "RATAVE" dans votre Journal d'Enquête. Il est temps de sortir la couverture que vous avez prévue avec Huttington. Dites-vous avoir été condamné pour avoir été :

Chauffeur dans des casses ? (rendez-vous au 97)

Dealer ? (rendez-vous au 25)

Receleur ? (rendez-vous au 335)