Lorsqu'ils arrivent à leur tour, Piccolo et vos trois braqueurs viennent naturellement prendre place à vos côtés.
- T'as une jolie femme, César m'a dit, commence Beati.
L'aîné des Estrada soupire :
- T'inquiète, Exxel, je lorgne pas sur ta gonzesse.
- Pas de souci. Si tu savais comme elle saoule des fois, tu prendrais pas le risque. Mais bon, en taule, elle me manque beaucoup, d'un coup.
Vous leur demandez si, eux aussi, quelqu'un les attend. Silence. Échange de regards gênés. Cette question très personnelle les met dans l'embarras. C'est Piccolo qui vole à votre rescousse :
- Moi, ma femme, je suis pas pressé de la retrouver ! C'est une vraie harpie !
Vous rigolez tous un bon coup. Déridés, Ézéquiel dit qu'il n'a personne, César dit "peut-être". Beati, lui, hésite. Il vous scrute tous, et baisse les yeux, avant de partir dans un grand éclat de rire :
- Ha ha, moi, c'est trois milliards de femmes qui m'attendent, quand je sortirai d'ici !
Le repas terminé, comme vous retournez à votre cellule, vous entendez une certaine agitation au bout du couloir. Mû par un mauvais pressentiment, vous vous précipitez et écartez les curieux accourus : Nicko Sanchez est affalé par terre, dos contre le mur, les mains sur une plaie sanguinolente au thorax. On lui a donné un coup de couteau !
- Purée, Rax a osé s'en prendre à lui dans les couloirs ! commente un prisonnier. Il aurait pu se faire voir par les matons !
Vous vous agenouillez aux côtés de votre allié, en tâchant de compresser la plaie. On a dû le frapper avec fulgurance, car ses bras ne portent pas trace de blessures défensives. Dix mille pensées défilent à cent à l'heure dans votre tête.
- Rax, t'as dit ? interpellez-vous celui qui a parlé. Tu l'as vu ?
- Non, non, je disais ça comme ça
, se ravise-t-il. Qui d'autre aurait été assez dingue ?
Vous efforçant de garder votre calme, vous demandez à ces témoins de pacotille ce qu'il s'est passé. Ils prétendent tous être arrivés après avoir entendu un cri, peut-être un appel à l'aide. Vous ne connaissez aucun d'eux, comment savoir s'ils disent la vérité ? L'un d'eux est parti quérir les gardiens. Lorsqu'il revient avec eux et l'infirmière, Sanchez vous agrippe brusquement par le bras. Il veut vous dire quelque chose. Vous vous penchez. Dans un dernier sursaut, il parvient à articuler :
- Pas Rax
c'est
Joska
!
Et il perd connaissance.
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793.