Nils Jacket Contre l'Agent X, le site officiel des Enquêtes de Nils Jacket

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Les gardiens surgissent au milieu du round. À grands renforts de trilles de sifflets, de coups de matraques électriques et de fusils menaçants, ils dispersent les spectateurs et viennent vous séparer, Rax et vous. La sanction est attendue : la nuit en isolement.



Votre premier contact avec "le mitard" est fort désagréable. Une cellule étroite, quatre murs suintants sans fenêtres, pas de couchette, juste des sanitaires à la turque. Une forte odeur d'urine vous prend aux narines, et vous aurait immanquablement conduit au vomissement si vous aviez mangé quelque chose. Ce qui ne vous arrivera pas de la soirée. À défaut de repas, Pigno-Pignal le surveillant vient en ricanant vous faire la toilette, en vous arrosant avec un puissant jet d'eau qui a des allures de lance incendie. Trempé, vous tâchez de dormir à même le sol de pierre quand le soleil se couche. Même après avoir essoré votre droguet, et malgré la relative douceur de la nuit estivale, vous grelottez de froid et ne parvenez pas à vous assoupir complètement. Si vous n'avez qu'une case Santé de noircie, noircissez-en une autre.



Au lever du jour, vous êtes tiré de votre torpeur par Lammech, qui ouvre la porte et laisse entrer un Duplessy au comble de la gêne.

- Je ne pouvais pas passer plus tôt sans compromettre votre couverture, et je ne savais pas si vous vouliez poursuivre votre mission… J'ai affecté Lammech à ce cachot ce matin pour pouvoir venir vous voir sans me faire remarquer.

- Vous avez bien fait. Je ne compte pas abandonner mon enquête en si bon chemin. Cette nuit me rappellera que les hôtels deux étoiles, c'est pas si mal, tout compte fait.

- Vous n'êtes pas en état, je le vois bien. Vous avez dû attraper une pneumonie !

- Ne vous inquiétez pas, je suis solide. Mais… c'est le traitement habituel, au mitard ?

- Non, c'est Pigno-Pignal qui prend parfois quelques libertés, dénonce Lammech avec embarras.

- Il sera sanctionné, s'indigne le directeur.

- Surtout pas ! le dissuadez-vous. Il ne doit pas savoir que vous êtes passé me voir.

- Mais bon sang, Jacket, pourquoi avez-vous cogné ce détenu ?

- Rax est responsable du suicide du petit Chino et s'en moquait. C'en était trop.

- Marc Tollère… un vrai forcené !

Mais, à part se plaindre, Duplessy ne peut pas faire grand-chose. Que faire d'un condamné à perpétuité qui n'a rien à perdre ? Où enfermer quelqu'un de trop dangereux pour le quartier de haute sécurité, l'endroit où l'on jette déjà les personnages les plus dangereux pour la société ?

Le directeur vous apprend, au passage, que Chino était pensionnaire ici car il avait tué ses parents. Canaguerr ayant la prérogative de l'affectation des cellules, il ne pourrait que lui conseiller d'isoler Rax ; mais avec la surpopulation carcérale, quelqu'un finira toujours dans la même cellule. Si ce n'avait pas été Chino, ç'aurait été un autre.



Vous êtes autorisé à regagner la vôtre dans le courant de la matinée. Vous êtes déjà jeudi.

Si ce n'est déjà fait, notez les mots-codes "SOUCAN" et "COLMRA" dans votre Journal d'Enquête ; si vous aviez déjà COLMRA (et si n'était déjà fait), soulignez-le.

Si vous avez le mot MIAVIN, rendez-vous au 443.

À défaut, si vous avez le mot AVDOJU, rendez-vous au 164.

Si c'est le mot RATAVE que vous avez, rendez-vous au 392.

Si vous ne disposez d'aucun de ces mots, rendez-vous au 8.