D'un signe de la main, Canaguerr vous fait sortir du rang le temps d'un aparté.

- Alors comme ça, Exxel, tu pourris la vie de tes congénères, d'entrée de jeu ?

- Qu'est-ce que vous voulez dire…?

- Don Juan s'est plaint de toi. Il dit que tu lui fais des misères.

- Pas du tout ! Je…

- Il a demandé à ne plus partager sa cellule avec toi, et j'ai accédé à sa requête.

Vous restez interdit. Beati n'a pas aimé que vous furetiez dans ses affaires, on dirait. Et il a trouvé un moyen de vous écarter. Votre plan tombe à l'eau, vous ne pourrez plus gagner sa confiance, il est sur ses gardes. Peut-être que si vous découvrez ce qu'il manigance et tient tant à garder secret, vous aurez un moyen de pression pour le faire parler. En attendant, la situation se complique.



Canaguerr vous conduit dans une nouvelle cellule, où a été porté votre paquetage. À son commentaire sur la situation, votre espoir qu'il ne vous adjoigne pas un codétenu trop dangereux s'évanouit :

- Je n'ai pas compris pourquoi le directeur tenait à te mettre spécialement avec Don Juan. Je vous voyais pas ensemble. Je t'ai trouvé un compagnon de chambre que t'auras du mal à embêter très longtemps ! Ha ha ha !

Et impossible de contester sa décision et d'en appeler à Duplessy sans griller votre précieuse couverture. Vous êtes coincé.

Canaguerr a bien vite accédé à la demande de Beati. L'a-t-il fait par esprit de revanche sur son patron ? Ou bien existe-t-il une forme de complicité avec le braqueur ? Un pot-de-vin, par exemple. Inscrivez le mot-code "MIAVIN" dans votre Journal d'Enquête.



Il vous amène dans une cellule du premier étage dont il demande l'ouverture des barreaux. Elle est peu ou prou aménagée de la même façon que celle que vous occupiez.

- Eh, Knudson ! Debout là-dedans !

Sur la couchette du haut, une silhouette massive se redresse lentement, très raide, et un visage carré émerge de l'ombre. Votre nouveau coturne est une espèce de viking aux cheveux blonds longs jusqu'aux épaules et au regard bleu froid comme la glace. Son front dégarni, ses rides et un certain embonpoint trahissent un certain nombre d'années déjà passées en détention. Canaguerr vous désigne du doigt :

- Lui, c'est Exxel, il va coucher ici désormais.

Le gaillard ne bronche pas, impassible.

- Ah oui, il faut que je te dise, s'amuse le chef maton, Knudson ne parle pas un mot de français ! Et il est très soupe-au-lait. Bon courage !

Sur ce, il referme derrière vous. C'est une grosse tuile qui vous tombe dessus. Vous ne savez rien de ce prisonnier, pour quelle raison il est incarcéré ici et s'il est dangereux. Espérons que Duplessy et Lammech seront vite informés de votre situation et pourront faire quelque chose pour vous. En attendant, vous avez une nuit d'angoisse qui vous attend.



Si vous ne dormez que d'un œil, rendez-vous au 296.

Si vous vous laissez aller au sommeil quand même, rendez-vous au 68.