Au fur et à mesure que la salle se remplit, les tablées habituelles se reconstituent, notamment celle de vos braqueurs avec les Italiens. Des détenus que vous ne connaissez pas encore prennent place autour de vous. Sanchez ne vous a pas rejoint. C'est étrange, vous ne l'avez pas vu entrer. Il faut dire que le réfectoire est vaste. Il a dû s'asseoir ailleurs. Sans doute dans l'intention de dissiper d'éventuels soupçons sur vos couvertures.
Le repas terminé, comme vous retournez à votre cellule, vous entendez une certaine agitation au bout du couloir. Mû par un mauvais pressentiment, vous vous précipitez et écartez les curieux accourus : Nicko Sanchez est affalé par terre, dos contre le mur, les mains sur une plaie sanguinolente au thorax. On lui a donné un coup de couteau !
- Purée, Rax a osé s'en prendre à lui dans les couloirs ! commente un prisonnier. Il aurait pu se faire voir par les matons !
Vous vous agenouillez aux côtés de votre allié, en tâchant de compresser la plaie. On a dû le frapper avec fulgurance, car ses bras ne portent pas trace de blessures défensives. Dix mille pensées défilent à cent à l'heure dans votre tête.
- Rax, t'as dit ? interpellez-vous celui qui a parlé. Tu l'as vu ?
- Non, non, je disais ça comme ça
, se ravise-t-il. Qui d'autre aurait été assez dingue ?
Vous efforçant de garder votre calme, vous demandez à ces témoins de pacotille ce qu'il s'est passé. Ils prétendent tous être arrivés après avoir entendu un cri, peut-être un appel à l'aide. Vous ne connaissez aucun d'eux, comment savoir s'ils disent la vérité ? L'un d'eux est parti quérir les gardiens. Lorsqu'il revient avec eux et l'infirmière, Sanchez vous agrippe brusquement par le bras. Il veut vous dire quelque chose. Vous vous penchez. Dans un dernier sursaut, il parvient à articuler :
- Pas Rax
c'est
Joska
!
Et il perd connaissance.
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793.