Nils Jacket Contre l'Agent X, le site officiel des Enquêtes de Nils Jacket

Paragraphe 895

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Lammech vous accompagne, Sanchez et vous, à votre cellule, située au rez-de-chaussée. Un logement "plus chiche tu meurs" : trois murs de béton nu, deux lits superposés, des toilettes non privatives (mais que vous pourrez isoler avec un rideau de fortune), un lavabo, des étagères pour poser à la vue des gardiens un objet personnel que vous pourriez posséder. Le quatrième côté de la pièce n'est constitué que d'une grille aux barreaux épais et étroits, privilège du quartier de sécurité. Elle donne sur l'allée centrale du quartier, comme toutes les autres cellules, comme toutes les coursives. À défaut d'une fenêtre donnant sur l'extérieur, vous devrez vous contenter de la lumière qui entre par les verrières du toit.



Sans un mot entre vous, Sanchez et vous prenez vos aises. L'heure de la promenade du matin est vite là. Avec la chaleur estivale, vous laissez vos droguets dans votre cellule et y allez en marcels. Vous vous séparez, afin de moins attirer l'attention.

Vous repérez les crânes rasés des frères Estrada ; vous aviez mémorisé leur signalement. César est plus petit que vous, trapu, le cou noueux et le regard fuyant. Ézéquiel, lui, fait plus d'un mètre quatre-vingt-dix et roule des muscles impressionnants sous son marcel taché de brun. S'il s'agit de sang, cela s'accorde bien avec son regard vicieux et son rire de brute. Ils discutent avec un groupe dont la plupart ont des traits latins, sans doute italiens, comme ceux de Beati, que vous reconnaissez parmi eux à son tour. Ce dernier est un peu un "beau gosse" de boîte de nuit, soi-disant mal rasé, le cheveu châtain foncé, le sourire charmeur, et la classe même en marcel. Les bras de vos trois cibles sont abondamment tatoués.

Vous en êtes là de vos constatations quand un autre détenu vous aborde :

- Eh, le nouveau, ça te dirait, une clope ?

- Je n'ai pas d'argent.

- Tu peux payer en nature.

Vous vous retournez pour mieux détailler le démarcheur : une boule de nerfs avec un visage coupé au couteau, un petit bouc dissymétrique et une lueur de folie dans l'œil noir. Son rictus censé enjôler vous dérange. Jamais vous n'aviez vu visage si dérangeant sur une carcasse de bandit.



Si vous lui dites :

d'aller se faire voir, rendez-vous au 599.

que vous ne fumez pas, rendez-vous au 158.