Beati et Ézéquiel paraissent moins furieux que leur chef de la tournure des événements. Cela les laisse assez perplexes, au bout du compte. Ne sentant pas leur soutien, César ravale sa colère et interpelle Piccolo qui passe par là. Sur un ton discret, il annonce au vieux patriarche :

- Exxel a tout deviné de… nos projets.

Les Italiens aussi sont dans le coup ! Piccolo vous scrute avec attention :

- Trop perspicace, décidément…

- Il propose de se joindre à nous dans l'évasion. Il dit qu'il a prévenu des gens de l'extérieur au cas où il lui arriverait un pépin.

Votre coup de poker les place dans une position délicate : peuvent-ils se permettre que votre menace soit réellement mise à exécution ? Piccolo se lisse la moustache d'un geste appréciateur, puis prend sa décision :

- Très bien, t'es dans le coup, Gary. L'évasion est prévue mercredi soir prochain.

Cela vous laisse peu de temps pour clore votre enquête avant de devoir les dénoncer. En espérant que Duplessy sera remis d'ici-là, évidemment. Ce qui n'est pas gagné.

- Comment va-t-on s'y prendre ?

- Tu sais déjà qu'on a préparé de l'acide nitrique, selon la formule de notre artificier Don Juan. Avec, on a ouvert une brèche autour de nos grilles d'aération, qui nous permet de les retirer et de nous faufiler dans les conduits. Toutes nos cellules ont ainsi déjà un accès aux coulisses.

- Aux "coulisses" ?

- C'est comme ça qu'on appelle l'espace libre de l'autre côté des murs. C'est assez étroit, et plein de tuyauterie. C'est là qu'interviennent les techniciens de maintenance, quand on a un souci de chauffage, par exemple.

- Comment pouvez-vous être sûrs qu'il y aura pas de matons là-dedans, mercredi ?

- Pas à l'heure où on compte passer à l'action.

- C'est quoi, le reste du plan ?

- Tu verras bien ! intervient César. Pour ta gouverne, la prochaine étape est demain : on va déclencher une émeute pour pouvoir percer un grillage sans que ça s'entende.

Vous déglutissez. Vous comprenez d'où viennent les agressions racistes de ces derniers jours : elles ont été fomentées par les hommes qui vous entourent, dans le seul but de servir leurs desseins purement criminels.

- Pour couper les mailles, il vous faudra une pince.

- Nous en avons une. Que crois-tu que contenait le sac de Dienne ?

- Vous craignez pas qu'il devine vos intentions ?

- On le tuera demain, se réjouit Ézéquiel.

Après un tel bluff, vous préférez ne pas pousser plus loin votre avantage. S'ils veulent s'évader et vous croient avec eux, vous pourrez leur soutirer d'autres renseignements, notamment sur l'endroit où ils souhaitent se rendre sitôt dehors. Et puis, mieux vaut que vous sachiez leur plan afin de les en empêcher.



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