Canaguerr a interdit la plupart des activités qu'il considère "ludiques", mais il a besoin que les tâches ménagères soient faites. Sans personnel pour, il a maintenu les équipes de cuisine et, bien sûr, votre équipe de ménage. Vous êtes les seuls à pouvoir circuler quasi librement dans la prison. Lorsque vous retrouvez toute la bande après le repas, dans la salle où sont stockés les produits d'entretien et les chariots, César demande l'attention de tous.

- Exxel a tout deviné de… nos projets, leur annonce-t-il, à leur grande stupeur.

Ils étaient donc tous dans le coup ! Piccolo vous scrute avec attention :

- Trop perspicace, décidément…

- Faut s'en débarrasser, et vite ! s'écrie Ézéquiel.

- Il propose de se joindre à nous dans l'évasion, le tempère son frère.

- Le dirlo qui a un accident louche, maintenant un nouveau venu dans le plan… Ça fait beaucoup d'imprévus de dernière minute…, regrette Lavagno.

- Il dit qu'il a prévenu des gens de l'extérieur au cas où il lui arriverait un pépin, précise César.

- C'est du bluff ! tonne Novello.

Vous sentez la situation proche de dégénérer. Mais votre coup de poker les place dans une position délicate : peuvent-ils se permettre que votre menace soit réellement mise à exécution ? César vous en demande plus, histoire de jauger votre aplomb :

- Pourquoi tiens-tu tant à te tirer ?

- Si je reste ici, je vais finir comme Sanchez ! Pas question ! Et puis, la liberté me manque trop. Je me vois mal encore tenir longtemps enfermé. De toutes façons, dès que je sortirai, je recommencerai à braquer, je me connais. Je suis pas fait pour les boulots honnêtes. Alors quitte à avoir la maison parapluie aux miches, autant être dehors.

Piccolo se tourne vers Beati :

- Tu le sens comment ?

Votre compagnon de cellule baisse les yeux :

- Il a l'air réglo.

- Très bien, t'es dans le coup, Gary, tranche le patriarche. L'évasion est prévue mercredi soir prochain.

Cela vous laisse peu de temps pour clore votre enquête avant de devoir les dénoncer.

- Comment va-t-on s'y prendre ? voulez-vous savoir.

- Tu sais déjà qu'on a préparé de l'acide nitrique, selon la formule de notre artificier Don Juan. Avec, on a ouvert une brèche autour de nos grilles d'aération, qui nous permet de les retirer et de nous faufiler dans les conduits. Toutes nos cellules ont ainsi déjà un accès aux coulisses.

- Aux "coulisses" ?

- C'est comme ça qu'on appelle l'espace libre de l'autre côté des murs. C'est assez étroit, et plein de tuyauterie. C'est là qu'interviennent les techniciens de maintenance, quand on a un souci de chauffage, par exemple.

- Comment pouvez-vous être sûrs qu'il y aura pas de matons là-dedans, mercredi ?

- Pas à l'heure où on compte passer à l'action.

- C'est quoi, le reste du plan ?

- Tu verras bien ! intervient César. Pour ta gouverne, la prochaine étape est demain : on va déclencher une émeute pour pouvoir percer un grillage sans que ça s'entende.

Vous déglutissez. Vous comprenez d'où viennent les agressions racistes de ces derniers jours : elles ont été fomentées par les hommes qui vous entourent, dans le seul but de servir leurs desseins purement criminels.

- Et pour couper les mailles, on a besoin d'une pince. Dienne peut nous en fournir une. On a rendez-vous avec lui dans une heure. Et comme t'as rien à nous apporter à part des ennuis, Exxel, c'est toi qui vas y aller.



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