Comme les surveillants vous raccompagnent aux cellules, Beati se porte à votre hauteur. Discrètement, alors que Pigno-Pignal regarde ailleurs, il vous glisse dans les mains une petite cuillère, ainsi qu'une petite pochette plastique que vous cachez sous vos vêtements (à inscrire dans votre Journal d'Enquête). Elle contient une dose d'acide suffisante pour attaquer le mortier qui retient la grille de votre soupirail d'aération.

- À vite utiliser, dès ce soir, si tu veux être prêt pour demain.



Vous profitez de la bonne disposition de Don Juan pour évoquer avec lui leur dernier braquage.

- C'était un coup ambitieux, le complimentez-vous. Avec tout ce que vous avez fauché, y avait de quoi couler la banque Hize, non ?

- C'était surtout casse-gueule. Je suis dans cette taule pour le prouver.

- Tu désapprouvais l'idée ?

- Carrément ! Et César aussi, d'ailleurs ! En fait, ce plan foireux était une idée de Laszlo, notre chauffeur.

- Ah oui ?

- Oui, on voulait pas d'un coup si risqué, la banque était trop gardée. Mais ce félon de Laszlo nous a fait miroiter un gros butin. Et à la fin, il s'est tiré avec ! (il baisse encore plus la voix :) Heureusement, on l'a rattrapé et César s'est occupé de lui.

Voilà déjà une interrogation de levée. La police avait senti le coup : ce sont bien les braqueurs qui ont refroidi leur complice. Vous comprenez également qu'ils ignorent la valeur réelle de leur trésor. Peut-être que Laszlo Nemet le savait. Peut-être travaillait-il pour d'Armorim, qu'il devait rejoindre après avoir subtilisé le magot au nez et à la barbe de ses comparses ? Si cette hypothèse vraisemblable est juste, cela veut dire que l'intervention des Estrada et de Beati a changé la donne ! C'est pour cette raison que d'Armorim n'a pas quitté le pays et n'a pas pu vendre la liste : ce sont vos braqueurs qui l'ont toujours. Et votre ennemi a ce gros caillou dans sa chaussure. Vous voulez vous en assurer :

- Vous aviez un commanditaire, pour ce hold-up ?

- On n'a jamais eu de commanditaire de toute notre carrière ! On a toujours bossé pour nous !

Sa réponse transpire la sincérité. S'il dit vrai, cela signifie qu'il ne pourra pas vous fournir de preuve contre d'Armorim, que cette piste s'est éteinte avec Nemet. Mais cette mission n'a pas été vaine : ses complices et lui savent où se trouve le butin, et la liste avec. Si vous mettez la main dessus avant d'Armorim, vous le priverez de sa victoire et sauverez le pays. Vous lui avez trouvé une faille. Plus besoin de laisser faire l'évasion, on dirait.



Si vous avez le mot-code COLMRA souligné, rendez-vous au 429. Sinon, au 953.