vient parler un brin avec vous. Il veut savoir si cela ira pour cette nuit, le trou à creuser. Votre pouce en l'air le rassure.

- Comment vous comptez disparaître, après l'évasion ? lui demandez-vous sur un ton détaché. Tout le monde va être à notre recherche. Vous y avez pensé, j'imagine. Moi, ça m'angoisse. Sans argent, ils me retrouveront vite.

- Ben… Piccolo a un coucou…

- Un avion ? Privé ? Mais c'est parfait ! Il y aurait une place pour moi dedans ?

- Ça m'étonnerait… Sans oseille pour te payer le billet… Je vais pas te mentir !

Vous comprenez que vos braqueurs, eux, ont de quoi payer le voyage. Ce qui sous-entend qu'ils envisagent de récupérer leur butin de la banque Hize avant d'embarquer. C'est finalement logique de leur part, qu'ils veuillent prendre la tangente : s'ils attendaient sagement la fin de leur peine, toute la mafia les attendrait à leur sortie pour leur faire cracher où est le magot.



L'intérêt de vous évader avec eux, pour votre mission, ce serait qu'ils vous conduisent à la liste volée. Mais pas que ces malfrats restent en liberté pour de bon. Il pourrait être utile, en vue de les stopper, de savoir l'adresse de l'aéroport duquel ils désirent décoller. Ou au pire, leur destination.

- L'heure de la retraite approche, à ce que je vois, lui lancez-vous sur le ton du badinage. Vous irez où, tous les trois, pour en profiter ? Les Seychelles ?

- César n'aimerait pas, si je te le disais…

- D'accord, je comprends, pas de souci.

- Mais tu sais, je pense pas que Don Juan nous accompagne.

- Ah oui ?

- César dit qu'il faut se faire oublier un moment. Et Benedict, lui, il pense qu'aux gonzesses… Y a qu'à voir la façon dont il idolâtre l'infirmière, cette Varga. César a peur qu'il n'aille l'enlever !

- Pourtant, ce ne sont pas les femmes qui manquent ! Surtout pour un séducteur.

- C'est vrai, il a toujours été un cœur d'artichaut… Dès qu'il voit une jupe, faut le tenir. Ça a failli mal tourner, une fois, quand il a serré de trop près notre avocate…

- Qu'est-ce qui s'est passé ?

- César a pas vraiment apprécié et a failli lui mettre une balle dans la tête…!



Après la promenade, les douches vous attendent. Comme il vous en a privé hier, Canaguerr ne pouvait guère se permettre de recommencer aujourd'hui. Conduits un par un, très surveillés, vous avez tout juste assez d'intimité. Néanmoins, le risque d'attaque s'en trouve ainsi limité.

Vient l'heure du souper. Rendez-vous au 661.