Nils Jacket Contre l'Agent X, le site officiel des Enquêtes de Nils Jacket

Paragraphe 16

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Le lendemain matin, mercredi, c'était le débriefing au commissariat. Vous écoutiez Cardoze l'esprit ailleurs, encore vexé par les remontrances d'Horace Halade. Vous aviez échoué à protéger son tableau ; il vous paierait pas tant que vous n'auriez pas démasqué le Voleur d'Ombres et retrouvé son bien. Ce n'était pas l'usage mais vous aviez accepté : votre intention était de laver l'affront et de triompher de votre adversaire. Financièrement, vous aviez de quoi voir venir, notamment avec le travail que vous effectuiez pour le ministère les lundis.

D'après votre témoignage, le voleur avait emprunté un passage secret pour s'introduire dans la maison en dépit de toutes les mesures de protection. Personne chez Halade ne connaissait l'existence de ce passage, dixit le maître de maison. Ces souterrains dataient de plusieurs siècles avant qu'il ne fît l'acquisition de la propriété. Le voleur avait dû étudier les plans en bibliothèque. Quelque chose vous chiffonnait : la porte secrète derrière les lambris était d'époque elle aussi, complètement vermoulue. En s'ouvrant, elle aurait dû faire un grincement de tous les diables, impossible à ne pas entendre.

- J'y ai pensé, vous répondit Cardoze. La porte avait été réparée et huilée à l'avance.

- À quel moment le voleur a-t-il pu le faire sans se faire entendre par la maisonnée ? s'interrogea Châtaing. Quelqu'un de la maison était peut-être complice ? Ou alors il s'agit d'un ancien domestique.

- Il a pu aussi œuvrer lorsque la maison était vide.

- Pourquoi ne pas voler le tableau à ce moment-là, alors ?

- Pour le sens du spectacle, intervîntes-vous. Il devait attendre la date annoncée.

- Le système d'alarme n'a pas fonctionné, enchérit l'inspecteur. Il était éteint. Ça appuie la thèse d'un membre de la maisonnée complice, non ?

- Pas forcément, répliquâtes-vous. Notre voleur est peut-être tout simplement un grand pro du cambriolage, très bien renseigné sur les lieux.

Le commissaire concéda à Châtaing que personne dans la maison n'avait d'alibi : tout le monde dormait dans sa chambre, seul.

- Même les époux Halade ?

- Oui, ils font chambres séparées.


À midi, vous mangeâtes avec Cardoze au restaurant. Vous lui fîtes part de votre étonnement quant à Châtaing :

- Il a l'air de vite sauter sur la première hypothèse comme si c'était la bonne. Rien ne dit que quelqu'un chez Halade soit mêlé au vol !

- Je suis d'accord avec vous, Nils. Mais Châtaing a un bon instinct de flic. Je fonde de grands espoirs sur lui. Je lui ai ordonné de collaborer avec vous sans rechigner.

- Merci à vous.

- Ce nouveau vol vous a-t-il donné des indications sur notre Voleur d'Ombres ?

- Nous pouvons raisonnablement penser que nous avons affaire à la même personne qu'au musée des Beaux-Arts. Même silhouette, même virtuosité à passer les systèmes d'alarme... et même façon de voler les ombres. Une lumière verte et pfouit, toutes les ombres disparaissent, y compris la mienne.

- Vous l'avez retrouvée ?

- Oui, je suis retourné dans le passage secret ce matin avant de venir au commissariat et mon ombre y était revenue là-bas aussi.

- Quelle étrange faculté !

- Elle lui a servi à me semer dans le souterrain. Je ne sais pas s'il s'en est servi à tous ses forfaits.

- J'aurais tendance à le penser. Il est impossible de réussir à couvrir tous les accès à un lieu avec des caméras de surveillance. Il restera toujours des angles morts. Et les cambrioleurs les plus brillants savent utiliser ces angles morts pour se faufiler sans se faire voir. Les systèmes de vidéo protection les plus récents sont équipés de capteurs qui détectent les changements de luminosité. Si quelqu'un se glisse dans l'angle mort d'une caméra, son ombre fera varier la luminosité et déclenchera l'alarme.

- Et si l'on éteint la lumière, la luminosité change complètement, ce qui déclenche l'alarme également. Je vois...

Comme vous en étiez au café, vous fîtes remarquer à votre ami qu'il avait changé de pipe.

- Vous vous êtes finalement décidé à abandonner votre vieille compagne ?

- C'est un cadeau. Une dame que j'espère revoir bientôt.

Le commissaire était divorcé depuis deux ans maintenant, et vous sentiez que la solitude lui pesait.

- Nous attraperons vite ce voleur, vous aurez plus de temps à lui consacrer, l'encourageâtes-vous. Il ne faut pas laisser s'envoler une dame qui offre des belles pipes.

Comme il se mit à vous regarder bizarrement, vous vous empressâtes d'ajouter :

- Qui vous a offert cette belle pipe en bois.


L'après-midi, votre enquête commençait. Plusieurs pistes s'offraient à vous. Il n'était pas encore possible de retourner chez Halade : la police était toujours sur place à chercher des éléments. Aussi alliez-vous :

Vous renseigner sur les précédents vols réussis par le Voleur d'Ombres ? (rendez-vous pour cela au 44)

Chercher des informations sur la maisonnée Halade ? (rendez-vous au 1083)

Mener une enquête de voisinage autour de la propriété ? (rendez-vous au 770)

En savoir plus sur l'histoire de Roberto Notarangeli et de son œuvre ? (rendez-vous au 1182)

Voir où en était l'analyse des cartes de visite du voleur ? (rendez-vous au 205)

Chercher à comprendre comment on peut voler les ombres ? (rendez-vous au 528)

Retourner au musée des Beaux-Arts ? (au 227)

Voir quelles étaient les prochaines cibles potentielles du Voleur d'Ombres ? (rendez-vous au 265)

Rendre visite à un indic pour savoir si des receleurs ou des acheteurs s'étaient manifestés suite aux vols ? (rendez-vous au 60)

Si vous avez d'autres actions à mener inscrites dans votre Agenda, rendez-vous au paragraphe dont le numéro vous a été indiqué.