Nils Jacket Contre l'Agent X, le site officiel des Enquêtes de Nils Jacket

Paragraphe 46

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- Oui, il est avéré que c'était Ducult, fîtes-vous. Maintenant, la question est : qui pouvait être cette femme qui a été vue à de nombreuses reprises en train de sortir du passage secret, vers les ruines. Elle venait de la maison, manifestement…

Votre estocade la désarma totalement. Elle ne s'y attendait pas, et comprit tout de suite que mieux valait se résigner à vous parler franchement.

- Vous êtes très fort, Mr Jacket. Vous avez exposé cette théorie à mon mari ?

- Non. Dois-je vous demander qui vous alliez rejoindre, à ces occasions ?

- Vous posez la question en sachant la réponse, je suppose. J'allais rejoindre David.

- Ducult et vous étiez amants, c'est ça ?

- Oui…

Elle vous expliqua que le jardinier free-lance l'avait immédiatement séduite, lui qui parlait de roses quand son époux était absent pour affaires.

- Mr Halade ne se doutait de rien, vous êtes sûre ? Il a piqué une grosse colère, le jour où Ducult a été arrêté…

- Je pense que c'était vraiment parce qu'il veut retrouver son tableau. Horace est à cheval sur les principes, en particulier les principes de propriété…

- Que faisait Ducult vers les ruines, le soir du vol chez vous ?

- C'est moi qui lui ai demandé de venir.

- Pour quelle raison ?

- Pour empêcher le voleur de fuir par cette issue.

- Vous saviez donc que ce passage secret était utilisable, alors ?

Elle opina. Elle expliqua que le couloir secret leur permettait de se voir sans que Ducult n'eût à passer devant le majordome ou les caméras de la cour. La porte cachée ne s'ouvrait en fait que de l'intérieur, en raison du mécanisme usé. Elle était restée déverrouillée après la dernière visite de Ducult et, quand il y eut l'annonce du vol via la carte de visite, la police et le personnel de maison étaient toujours restés dans la bibliothèque et son boudoir attenant, aussi avait-il été impossible pour elle d'en approcher pour la refermer.

- Si j'avais tenté de la refermer, on aurait vu qu'elle existait et que je le savais, soupira-t-elle. Horace aurait vite compris l'utilité que j'en avais… Alors j'ai appelé David pour qu'il vienne le soir du vol veiller que le voleur ne passe pas par là. Au cas où, car seuls David et moi étions au courant.

- Sauf si un jour, quelqu'un vous a vus emprunter ce passage.

- Certes… Qui, par exemple ?

- Le Voleur d'Ombres connaissait l'existence de cette porte secrète et savait qu'elle était restée ouverte, c'est admis maintenant. Si Ducult n'est pas le voleur, c'est que ce dernier a dû vous voir emprunter le passage alors qu'il était en train de faire ses repérages en vue du vol. Soit il vous a vus de l'extérieur, vers les ruines… ou alors de l'intérieur.

- Aucun membre de cette maisonnée ne peut être votre voleur !

- Vous êtes bien sûre de vous.

- Ni mon mari, ni le vieil Octave, ni Dépreaux qui est infirme n'ont les capacités physiques pour vous échapper.

- Une personne ici a pu voir votre manège avec Ducult et le rapporter au voleur. Peut-être même sans le savoir, d'ailleurs.

- La seule personne au courant de notre liaison était Faiza ma femme de chambre. Ma complice. Et j'ai toute confiance en sa discrétion.

- C'était donc pour ça que vous ne vouliez pas d'enquêteur dans la bibliothèque ou votre boudoir… de peur que l'on ne découvrît votre stratagème.

- Oui… C'était très bête, finalement, car vous savez tout maintenant.


Vous dévoilant toute sa fragilité, Angélique Halade s'épancha de façon inattendue. Si elle avait fini avec un séducteur comme Ducult, c'était qu'elle n'avait aucun véritable ami dans cette ville, à part deux ou trois. En épousant Halade, elle ne s'imaginait pas à quel point le gratin de la société était guindé et hypocrite.

Elle s'arrêta de parler quelques secondes, le temps de reprendre son souffle et ses esprits, puis leva des yeux humides vers vous :

- Vous allez tout dire à mon mari ?

- Si ce n'est pas indispensable pour l'enquête, il n'y a pas de raison.

Sa réponse resta bloquée dans sa gorge nouée. Elle vous pria de la laisser. Vous vous apprêtiez à le faire quand vous revîntes sur vos pas. Vous aviez une dernière question :

- C'est vous qui avez engagé l'avocate Narjis Renoir, n'est-ce pas ?

- Oui…, avoua-t-elle.


Elle vous suivit du regard jusqu'à ce que vous eussiez disparu. Se sentant seule, elle tritura ses bagues machinalement, puis elle se mit à pleurer.


Si vous ne l'avez pas déjà, notez le mot-code "ANGAMA" dans votre Journal d'Enquête.

Si on vous a dit qu'Horace Halade était absent ce jour, rendez-vous au
841. Sinon, rendez-vous au 4.