- Je craignais que vous fussiez déjà rentré chez vous, se réjouit Samantha Notarangeli en tendant son verre.
- J'étais encore à l'agence, ça tombait bien, répondîtes-vous en trinquant avec elle. J'ai eu un peu de retard à cause d'un dossier important pour le gouvernement. De quoi vouliez-vous me parler ?
- De tout sauf de l'enquête.
- Je pensais que c'était justement pour ça que vous vouliez me voir.
- Nous n'avons presque parlé que de ça l'autre soir, au réunionnais. Quand le Voleur d'Ombres aura été pincé et que je ne serai plus votre suspecte, vous voudrez bien me revoir ? Ou bien vous ne m'aurez séduite que pour m'extorquer des informations ?
- Je ne vous ai séduite que pour vous extorquer des informations.
- Vous ne mentez pas trop mal, Nils. Mais vous étiez déjà chez vous ce soir et vous êtes revenu ici uniquement pour moi. Je me trompe ou je vous plais ?
- Vous avez bu combien de verres ?
- Ma réponse vous fait-elle peur ?
- C'est pour savoir si je devrai vous traîner chez vous.
- Inutile d'aller si loin.
Samantha et vous passâtes le reste de la nuit dans le canapé de votre cabinet. Chez vous c'était trop loin, et chez elle il y avait ses surs. Quand vous vous réveillâtes au petit matin, le sourire épanoui, elle s'était déjà rhabillée, elle mettait ses chaussures.
- Comment tu fais pour être déjà levée ? vous étonnâtes-vous. T'es une vraie athlète, ma parole !
- Si tu fais référence à cette nuit, c'est gentil. Une bonne alimentation, et je fais du sport chaque semaine, voilà le secret. Jamais malade, toujours en forme, depuis des années.
- Tu es toujours aussi matinale ?
- Je dois me rendre à une vente aux enchères aujourd'hui, et ce n'est pas en ville. Il faut que je parte maintenant.
Elle posa voluptueusement ses lèvres sur les vôtres en guise de merci, vous susurra "à bientôt" et s'en alla. Encore vaseux, vous vous rendormîtes ; cette Italienne vous avait épuisé. Vous fîtes de beaux rêves de printemps. Quelle belle saison !
Ce fut la voix acerbe d'Amy qui vous tira de votre sommeil bienheureux :
- Me dites pas que vous avez encore dormi là
! Pff. Faut vous lever, maintenant. Je vous préviens, je bosse pas avec vous qui dormez à côté !
- Voilà, voilà, je me lève
Mmmmmmmmmmh
Regardez, je suis presque debout
- Debout, c'est dans l'autre sens
le sens vertical
!
- Mmmmh
J'ai dû travailler trop tard hier soir.
- C'est ça. Et vous mettez du parfum de femme, maintenant ? Elle en a laissé partout, c'est une infection.
Elle vous avait méchamment rôdé.
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