Vous battîtes en retraite en direction d'un poste d'observation stratégique
près d'une fontaine à cocktail design servant un breuvage aux reflets incitant à l'appétence. Une femme disgracieuse et fagotée n'importe comment, qui vous rappelait votre banquière, faillit vous bousculer. Elle vous foudroya du regard : elle avait eu la même idée que vous (la position stratégique près de la fontaine) et vous veniez de lui griller la place. Elle allait devoir attendre que vous ayez fini de remplir votre gobelet. Vu sa mine, elle aurait dû consommer moins de cocktails et davantage de vitamine D.
Tout en vous servant, vous jetâtes un il autour de vous. Ce fut alors que vous vîtes passer, à quelques pas de vous, une femme d'une grande beauté, en robe de soirée d'un noir éclatant. Avec ses longs cheveux noirs ondulés, son grain de beauté sur la joue et, il fallait bien le dire, le décolleté généreux qui mettait parfaitement sa poitrine en valeur, elle incarnait la vénusté italienne à l'état pur. Non, vous n'aviez jamais vu quelqu'un dégager autant de ce charme ineffable qui engendre les passions.
- Vous êtes en train de vous verser du cocktail dessus...
Le sosie de votre banquière avait dit cela avec consternation. Vous étiez dans une telle pâmoison que vous n'aviez pas vu : vous aviez continué de remplir votre verre alors qu'il était déjà plein depuis quelques secondes
Il avait débordé sur votre main et sur la moquette.
- Ces mecs
! conclut la mégère en vous éjectant de la place, tandis que vous cherchiez désespérément où étaient les serviettes en papier pour pouvoir vous essuyer. Ce fut justement à ce moment-là que la splendide brune vint vers vous.
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