Au siège de la police scientifique, on vous permit de consulter les différentes cartes signées par le Voleur d'Ombres. À chaque vol, il envoyait des mots par la poste aux propriétaires, à la police et à la presse pour avertir qu'il allait bientôt passer à l'acte. Il indiquait quel tableau serait sa cible et quel jour il frapperait. Le cachet était toujours celui de la poste de la ville. Il n'avait commencé à adresser ces avertissements aux journalistes qu'à partir du troisième vol. Et après chaque vol, il laissait une carte de visite sur place pour se moquer des autorités.
Chacun de ses messages était écrit à la main sur des cartes de visite cartonnées de format standard. N'importe qui pouvait les réaliser chez lui avec une imprimante adaptée. Le carton et l'encre étaient rigoureusement identiques d'un mot à l'autre : ils venaient tous du même endroit. Et, d'après les graphologues, l'écriture restait la même : la même main en était l'auteur.
Leur analyse était intéressante : le voleur se forçait visiblement à écrire de façon élégante, ce n'était pas son écriture usuelle. Plus les cartes de visite étaient récentes, plus il avait du mal à s'appliquer.
Si vous aviez des échantillons d'écriture à leur montrer, ils étaient prêts à les analyser et à les comparer avec l'écriture du Voleur d'Ombres. Impossible de demander à vos suspects de vous fournir des échantillons de leur écriture : n'étant pas policier, vous n'en aviez pas le droit, ils pouvaient s'y opposer. En outre, cela leur révélerait vos soupçons à leur égard et ils feraient exprès de modifier leur écriture. Mais un malin comme Nils Jacket savait comment s'en procurer par d'autres moyens.
Si vous possédez déjà un échantillon d'écriture à leur montrer, il vous suffit pour cela de vous rendre au paragraphe dont le numéro correspond au nombre accompagnant l'échantillon.
Avant que vous ne partiez, les scientifiques vous mirent en garde : la graphologie n'était nullement une science exacte.
Quand vous aurez fini, rendez-vous au 77.