Nils Jacket Contre l'Agent X, le site officiel des Enquêtes de Nils Jacket

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À votre réveil, le lendemain samedi, vous aviez reçu un texto matinal du commissaire Cardoze, vous invitant à passer le voir.

En arrivant au commissariat, vous eûtes la surprise de tomber sur une jeune femme aux manières apprêtées que vous ne connaissiez hélas que trop bien : Narjis Renoir. Les cheveux bruns autrefois bouclés, désormais lissés en un carré dégradé à la dernière mode, la finesse d'une anorexique glissée dans un tailleur de marque, elle faisait le pied de grue dans le hall, un porte-documents à la main. Elle se tourna vers vous en vous voyant.

- Tiens, mais c'est Nils Jacket ! Quelle bonne surprise ! Je ne te fais pas la bise mais le cœur y est.

Vous ne lui arrachâtes pas les yeux, mais le cœur y était également. Narjis était une ancienne fréquentation de la fac de droit, avocate spécialiste dans la défense de criminels qu'elle faisait relâcher pour vice de procédure. Une manière rapide et lucrative de booster une carrière, car les mafieux étaient toujours plus riches que le pékin lambda. Elle vous avait déjà relâché un criminel qui avait récidivé peu de temps après, et vous lui en vouliez depuis.

- Que nous vaut le déplaisir de ta présence, Narjis ?

- Je suis venue faire libérer un innocent une fois de plus arbitrairement détenu par la police, bien sûr.

- Qui ça ? demandâtes-vous, frémissant à l'idée qu'il pouvait s'agir de…

- David Ducult.

Patatras, vous alliez avoir cette teigne sur le dos pour le restant de l'affaire.

- Tu vas avoir du mal, ma chère : le commissaire a de sérieux motifs de le retenir en garde à vue.

- Non, il n'a aucun motif valable. D'ailleurs, mon client a déjà été relâché.

Vous imaginiez déjà la tête de Cardoze et Châtaing…

- Quel vice de procédure as-tu trouvé, cette fois ?

- Pas la peine d'en arriver là. J'ai des preuves irréfutables que Ducult n'est pas le Voleur d'Ombres. Déjà, les tableaux n'ont pas été retrouvés chez lui. Et puis, un nouveau mot du voleur est arrivé ce matin. Posté hier. Comment aurait-il pu l'envoyer de sa cellule sans se faire remarquer ? Excuse-moi, je dois partir. En cas de besoin, tu as mon numéro, hein !

Et la sorcière disparut. Vous étiez persuadé maintenant que ce qu'elle attendait là, dans le hall, c'était de vous croiser pour vous jeter sa victoire au visage.


Vous retrouvâtes un Cardoze blasé et un Châtaing fulminant.

- Commissaire, pestait ce dernier, donnez-moi le droit de tordre le cou à cette mégère ! Juste une fois !

- Devinez la cause du courroux de l'inspecteur, vous demanda Cardoze à votre entrée.

- 1m65, cheveux courts, diplômée de la faculté de la mauvaise foi ?

Hors de lui, Châtaing sortit.

- Bah, que pouvons-nous y faire ? soupira Cardoze. Un nouveau mot du Voleur d'Ombres est arrivé ce matin.

- Quelle est la prochaine cible ?

Votre allié policier vous tendit la carte de visite sous plastique, prête à être transmise à la police scientifique. Le mot écrit à la main annonçait : "Je déroberai la Jonque sur le Fleuve Jaune mardi prochain, 16 avril au soir, à la Galerie Dalembert. Au plaisir de vous y croiser à cette occasion. Le Voleur d'Ombres."

- La Galerie Dalembert…? songiez-vous. C'est dans les beaux quartiers. La presse a été prévenue elle aussi, je présume ?

- Évidemment. Mes hommes sont déjà sur place, à la galerie, pour contenir les mouvements de foule intempestifs à venir.

- Vous avez pensé à des mesures de sécurité pour coincer notre plaisantin ?

- Nous comptons tester quelque chose, en effet. En fait, nous avons planché avec mon équipe sur un piège différent pour chaque vol possible. En espérant que le premier sera suffisant. Par peur des fuites et par égard pour mon unité, je ne puis vous mettre dans la confidence. Nous sommes tous tenus à la discrétion, et je dois être le premier à montrer l'exemple, vous comprenez ?

- C'est bien normal.

- Si vous venez à la galerie, je vous expliquerai tout le jour même.

- Ducult a été relâché, alors ? Vous comptez le faire surveiller ?

- C'est déjà fait. Des groupes de deux inspecteurs se relaieront pour le filer où qu'il aille, ils ne vont pas le lâcher.

- Pouvait-il envoyer les cartes de visite avant sa détention ?

- Non. Les enveloppes sont datées d'hier, et la poste m'a assuré que le courrier avait bien été relevé quotidiennement. Vous savez, Nils, contrairement à Châtaing, je ne suis pas certain que Ducult soit notre coupable. C'est trop simple pour être ça. Ducult, c'est le genre à se vanter, à trop parler et à finir par se trahir. Son mode opératoire a toujours donné dans le basique. Or, ici, c'est un cerveau extrêmement brillant qui a conçu ce plan. Je pense que le jardinier a été piégé et que votre avocate honnie a raison…


Vous retrouvâtes Châtaing dehors. Il ne décolérait pas :

- Ducult a fait envoyer ce mot par quelqu'un d'autre, j'en mets ma main à couper ! Peut-être même par cette avocate pas nette ! Et il n'allait pas garder les tableaux volés chez lui. Il doit les entreposer dans une cachette.

- Dans ce cas, en le prenant en filature, vous arriverez tôt ou tard à le voir commettre une erreur.

Ainsi réconforté, l'inspecteur retrouva le sourire :

- Allez, Jacket, laissez-moi vous inviter à manger. À l'Œil de Chat, le resto de ma fiancée. Elle cuisine divinement.


Si vous avez déjà parlé avec Châtaing de sa fiancée, rendez-vous au 27.

Si ne l'avez pas fait mais avez le mot-code COSOPR, rendez-vous au 434.

Sinon, rendez-vous au 1022.