Kovaciu gara son antique Fiat à côté de votre discrète 106 Kid dans le parking souterrain. Vous vous y étiez donné rendez-vous car, à cette heure de la journée, l'endroit était désert ; vous pouviez discuter tranquillement, sans que les collègues truands de votre indic ne risquassent de le repérer en votre compagnie.

Avec ses cheveux et ses poils de barbe légèrement blanchissants, votre comparse commençait à faire plus vieux que vous, ce qui le rendait encore plus inoffensif. Mais il n'en était pas moins efficace car il vous ramenait un certain nombre de renseignements que vous jugiez fiables.

Il s'était d'abord enquis des receleurs susceptibles de se porter acquéreurs des Notarangeli. Aucun dans le pays ou dans les pays voisins n'avait entendu parler que les tableaux étaient sur le marché. Si le Voleur d'Ombres œuvrait sur commande, c'était pour le compte d'un acheteur privé, extérieur au milieu, qui n'avait pas sollicité la pègre afin d'engager son homme.

Votre indic s'était également renseigné sur les cambrioleurs de haut vol en ville actuellement. Un certain nombre était sur le marché, mais dans la catégorie virtuose capable de se faufiler à travers des lasers mouvants, un seul était connu du milieu, présent en ville ces derniers temps, et pas en prison : un certain Ducult.

Décidément, tout se liguait contre le jardinier. Châtaing avait peut-être arrêté le bon, finalement. Mais selon Kovaciu, si Ducult était réputé doué, il était plutôt connu comme une canaille frustrée, qui se vantait beaucoup de ses exploits mais que la pègre ne prenait pas trop au sérieux. Jusqu'à ce jour, il n'avait volé que sur commande ; il ne correspondait pas au genre "artiste qui vole pour le plaisir". Le Voleur d'Ombres était sans doute un nouveau venu, d'après votre allié.


Baissant la voix pour ne plus que murmurer, il vous fit part d'une rumeur qui courait chez les malfrats.

- Vous vous souvenez, la vague de vols de bijoux dans les maisons bourgeoises, l'an dernier ? Leur auteur s'est jamais fait choper. Eh bien il paraîtrait que le filou se serait jamais enfui et qu'il vivrait ici, en ville !

- Comment le savent-ils ?

- Certains bijoux auraient reparu sur le marché.

Vous vous rappeliez cette série de vols commis lors de réceptions mondaines. Cardoze vous en avait parlé à l'époque. Vous lui aviez suggéré qu'il s'agissait d'une équipe de trois : un guetteur dans la salle parmi les invités, le cambrioleur proprement dit, et un chauffeur qui les attendait dehors. Le Voleur d'Ombres avait déjà profité d'une réception pour agir, mais était-il du genre à avoir des complices ? S'il s'agissait du même voleur que pour les bijoux, pourquoi jeter aujourd'hui son dévolu sur des tableaux, plus volumineux ?

- La pègre pense-t-elle que ça pourrait être le même voleur pour les Notarangeli et pour les bijoux ?

- Logiquement, non, car le Voleur d'Ombres attire les feux des médias. Pas idéal pour écouler la joncaille…


Regardez votre Calendrier. Si c'est la première fois que vous voyez Kovaciu depuis le 29 avril, rendez-vous au 368.

Si vous avez le mot-code TROVOF non souligné, rendez-vous au 459.

À défaut, si vous avez le mot PEIPHO souligné et pas le mot BODENU, rendez-vous au 730.

À défaut, si vous avez le mot SOSABA, rendez-vous au 695.

À défaut, si vous avez le mot FAUMOR, rendez-vous au 525.

À défaut, si vous avez le mot BODENU souligné, rendez-vous au 740.

Dans les autres cas, il ne vous reste plus qu'à laisser Kovaciu et partir, au 77.