Mardi matin 30 avril. Ambiance morose au commissariat. Vous aviez commencé par trouver un Cardoze bourru. D'après Châtaing, sa belle lui avait posé un lapin la veille. Vous eûtes une pensée émue pour le pauvre bougre : un divorce, sa fille ado rebelle qui lui en faisait voir de toutes les couleurs, à qui il avait évité de passer devant un juge, un ministre le pressant d'arrêter un voleur aux pouvoirs magiques… Il méritait tant un peu de bonheur. Vous étiez tombé ensuite sur un Horace Halade décomposé, de retour de la morgue. Il était si hagard qu'il ne vous avait même pas remarqué. Sa femme avait été retrouvée morte en pleine rue, abattue d'un coup de feu. Le drame s'était déroulé la veille au soir, vers 9h. La nuit était déjà tombée. Des jeunes gens qui sortaient de soirée étaient restés à discuter devant le bar. Ils avaient entendu une dispute entre une femme et quelqu'un d'autre, mais ils ne s'y étaient pas intéressés. Ils avaient alors entendu un coup de feu et avaient accouru. Ils avaient juste vu une ombre qui s'enfuyait. Angélique Halade gisait morte sur le trottoir.
Ces témoins n'avaient pas fait attention à l'homme avec qui elle avait des mots. Il avait une casquette et le col remonté. Ils avaient entendu qu'ils se tutoyaient, qu'elle lui reprochait d'avoir trahi sa confiance.
- On est sûr que c'était un homme ? intervîntes-vous.
- D'après eux, il était habillé en homme, en tous cas. Une personne de corpulence fine mais masculine.
Les jeunes fêtards avaient fourni un indice déterminant, toutefois. Ils s'étaient filmés dehors avec un smartphone. L'objectif de l'appareil n'était pas tourné dans la direction d'Angélique Halade, mais le haut-parleur avait capté quelques bribes de paroles que la police scientifique avait pu isoler. Cardoze vous les fit écouter. C'était Mme Halade qui parlait :
"Tu étais à la réception chez les Pumar, quelle surprise de t'y voir ! Et ce matin, tu m'as dit que… (la suite de la phrase fut couverte par un bruit de voiture, puis la voix de Mme Halade revint :) C'est donc toi, le Voleur d'Ombres, avoue ! (la réponse de son interlocuteur était inaudible puis elle reprit :) Le vol est une chose, le meurtre une autre ! Je sais que tu as tué ton complice, j'ai vu sa tête dans le journal. Tu croyais que je ne me rappelais pas de lui ?"
Les jeunes gens qui tournaient la vidéo s'étaient mis à rire fort ; leurs esclaffements couvraient le reste de la dispute. Jusqu'au coup de feu.
- Vous avez entendu, Jacket ? C'est le Voleur d'Ombres qui l'a tuée ! s'écria Cardoze. Elle avait deviné de qui il s'agissait ! On trouve l'assassin, on trouve notre brigand.
- Facile à dire…
- Oui, mais nous avons de sacrés indices, maintenant : le voleur est quelqu'un qu'Angélique Halade connaissait, ils se sont vus hier matin, il était présent à la réception chez Tyron Pumar, et il a un complice annoncé mort dans un journal. Ce sont de belles pistes !
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