Nils Jacket Contre l'Agent X, le site officiel des Enquêtes de Nils Jacket

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Le café-galerie L'Œil de Chat faisait très cosy, avec ses tapisseries imitation velours et ses chaises dans lesquelles le client pouvait s'enfoncer comme dans un fauteuil. Les filles Notarangeli habitaient toutes les trois ensemble dans l'appartement à l'étage au-dessus. En entrant, on accédait directement au bar ; tableaux et sculptures étaient exposés dans des galeries sur les ailes.

Derrière le comptoir, une belle jeune femme aux longs cheveux bruns vous accueillit d'une voix aiguë mélodieuse. Lydia Notarangeli, la fiancée de l'inspecteur. Au-delà de son discret charme naturel, vous remarquâtes immédiatement ses yeux alertes, qui vous dévisageaient sans en donner l'impression. Étiez-vous source d'inquiétude pour elle ?

Un petit bout de femme virevoltait dans son dos. C'était sa plus jeune sœur Sonia, qui ne devait pas avoir vingt ans. Noirs eux aussi, ses cheveux coupés au carré à la garçonne ne lui ôtaient pas un certain charme féminin aux accents latins, son nez retroussé lui donnant un air mutin adorable.

Châtaing vous présenta. Les deux sœurs se montrèrent avenantes et agréables. Lydia était la tenancière de l'établissement, c'était son métier. Châtaing y buvait son café chaque matin. Sonia, elle, suivait des études en informatique. Elle aidait sa sœur au bar quand elle avait du temps libre. Elle participait aussi à la partie "expo" de l'endroit : elle vous montra quelques peintures qu'elle avait elle-même réalisées et qui étaient exposées ici. Aucune ne valait bien cher : le but du café était de faire découvrir de jeunes talents. Et Sonia n'en manquait pas, il fallait l'avouer. Et comme si cela ne suffisait pas, elle était également assistante du célèbre prestidigitateur Timothée Thanos.

- Une autre victime du Voleur d'Ombres, précisa Châtaing.

Ce job ne prenait guère de temps à la jeune fille et lui rapportait de quoi payer ses études.

Elles vous expliquèrent que Samantha, leur sœur aînée, travaillait pour des galeries d'art. C'était, d'après les mots de Sonia, une "femme d'affaires qui achetait et vendait des œuvres d'art". Les trois sœurs avaient gardé la fibre artistique de leur père, on aurait dit.


Comme vous passiez commande, la conversation s'orienta tout de suite sur le mot du Voleur d'Ombres publié ce jour dans la presse. Châtaing, visiblement complètement toqué de sa Lydia, ne montrait aucune méfiance et leur racontait tout en détail. Heureusement que Cardoze n'entendait pas cela ! Lydia et lui étaient fiancés depuis peu. Elle avait au doigt la bague qu'il lui avait offerte : avec sa forme de losange stylisé, elle était un peu trop voyante. Châtaing avait dû y passer un salaire entier.

- On espère que vous retrouverez vite notre peinture, fit Sonia avec des yeux plaintifs.

- Philippe, c'est vrai qu'ils ont relâché ton suspect ? frissonnait Lydia.

Son fiancé les rassura en disant que l'homme n'était pas dangereux. Il vous fit un clin d'œil qu'il voulait discret, comme pour vous signifier qu'il n'en pensait pas un traître mot. Comme elles avaient bien saisi mais n'osaient pas le lui faire comprendre, vous brisâtes le silence gênant en changeant de sujet :

- Votre café est très sympa. Il doit bien marcher, non ?

- Plutôt, sourit Lydia. Mais les gens viennent surtout en semaine le midi, pour manger. Le côté galerie les attire moins.

- C'est justement l'intérêt, intervint Châtaing. Ça permet de sensibiliser à l'art des personnes qui ne vont pas aux musées ou aux expos.

- Si j'ai bien compris, reprîtes-vous, vous le tenez seule ?

- Quand mes sœurs sont prises ailleurs, oui. Ce qui est assez souvent le cas, d'ailleurs.

- Vous n'avez pas peur qu'un type éméché s'en prenne à vous ?

- Le quartier ne craint pas trop… Et puis… Philippe est rarement loin, je me sens protégée.

Vous vous demandiez combien de temps l'inspecteur passait ici…


Vous voulûtes revenir sur le vol dont elles avaient été victimes, le premier forfait du Voleur d'Ombres. Elles vous expliquèrent comment tout s'était déroulé. Elles avaient reçu la carte de visite du voleur dans leur boîte aux lettres, sans cachet. Elles avaient cru à une plaisanterie d'un des camarades de fac de Sonia. Le jour dit, elles avaient ouvert le café comme d'habitude. Tout s'était passé sans problème jusqu'en fin de soirée, quand elles s'étaient aperçu que la Larme de Néfertiti, leur tableau, avait disparu.

- Le vol a été commis en fin de journée alors ?

- Oui, confirma Lydia.

Avec Châtaing, vous vous installâtes à une table et dégustâtes le risotto que Lydia vous avait préparé tout en vous parlant. Les fourneaux derrière le comptoir, c'était un concept intéressant, un peu à la japonaise. Comme il y avait peu de clients ce samedi midi, Lydia avait laissé sa sœur au service et était venue s'asseoir à côté de son amoureux sur la banquette.


Inscrivez le mot-code "LYNOCO" dans votre Journal d'Enquête et soulignez-le. Si ce n'est déjà fait, notez dans votre Agenda que, si vous souhaitez plus tard aller voir Thanos le magicien, vous devrez vous rendre au 1120.


Vous avez encore le temps de lui poser une question :

"Où vos sœurs et vous étiez-vous lors des autres vols du Voleur d'Ombres ?" (rendez-vous au
178)

"Qui, selon vous, a intérêt à voler les toiles de votre père ?" (rendez-vous au
420)

"Ce Thanos, vous le connaissez bien ?" (rendez-vous au
805)

"Quel est le sens de l'œuvre de votre père, à travers ses peintures ?" (rendez-vous au
451)

Si vous préférez manger en silence, rendez-vous au
144.