- Baissez vos armes, messieurs, les accueillîtes-vous, cette demoiselle est mon assistante. Elle devait s'assurer que le Voleur d'Ombres ne s'introduirait pas par là. Vous l'avez vu, au fait ?
Décontenancée par votre question inattendue et par les événements, elle parvint à balbutier :
- Non
non
je
je ne l'ai pas vu. Mais le vélux de l'appartement voisin était ouvert.
Belle présence d'esprit de sa part ! Un esprit rusé. Vous saisîtes la perche tendue :
- Vite, le filou a dû fuir par ce vélux ! Il faut que vous fonciez à l'appartement d'à côté !
Vous faisant confiance, les policiers s'exécutèrent sans se poser de questions. Vous vous tournâtes alors vers Lydia :
- Venez avec moi. Vous devez partir d'ici avant que votre Philippe ne vous voie. Des collègues à lui vous connaissent de vue ?
- Je
je pense.
- Aïe. Par où comptiez-vous passer pour vous enfuir ?
- Par
par l'immeuble d'en face. J'ai tendu un fil entre les deux toits.
- Ok. Vous vous sentez d'y arriver maintenant ?
- Évidemment ! fit-elle, indignée que vous l'en pensiez incapable.
- Très bien. Faites-le et retrouvez-moi en bas.
Vous rejoignîtes Cardoze qui était resté dans la banque pour l'enquête. Dans la salle des coffres, les gardes avaient été retrouvés inanimés par terre, endormis par un gaz soporifique. La porte blindée était fermée mais, quand Donovan et Debonvouloir l'avaient ouverte, ils avaient trouvé vide le tiroir qui contenait le tableau. Enfin, pas tout à fait vide, puisqu'y avait été laissée une carte de visite du Voleur d'Ombres à la place.
- Vous aviez amené votre assistante, Jacket ? vous reprocha le commissaire, contrarié. Vous auriez dû me prévenir !
- Vu que le voleur était toujours au courant des plans de la police, j'ai voulu tenter quelque chose de mon côté, répondîtes-vous avec à-propos.
- Le gredin est passé par la lucarne, alors ?
- C'est fort possible, car elle était ouverte. Il a dû "emprunter" l'appartement qui jouxte. Et Debonvouloir qui disait qu'il n'y avait pas de risque par là
! Mais notre homme a dû agir avant que mon assistante y soit.
- À moins que ce ne soit elle le voleur ! rit Cardoze avant de vous abandonner.
Dans l'effervescence qui régnait autour du bâtiment -car la foule avait eu vent que quelque chose était arrivé- vous jouâtes des coudes pour gagner l'immeuble d'en face. Lydia en sortait juste, vêtue d'une robe noire discrète et d'un chapeau à larges bords assorti. Elle remettait sa bague de fiançailles quand vous la rejoignîtes.
- Qu'allez-vous faire de moi ? se résigna-t-elle.
- Je ne puis vous raccompagner. Vous aviez prévu un moyen de transport ?
Elle ne cacha pas son étonnement.
- Oui
Sonia est là pour m'emmener. (elle désigna une Mini grise du menton.) Mais
vous voulez dire que vous me laissez partir ?
- J'espère que vous voudrez bien tout me raconter en échange ?
Elle hésita.
- Il y a un vernissage au café demain. Mais vous pourrez venir me retrouver le soir à partir de 11h30 environ.
Avant de partir, elle se retourna :
- Pourquoi ne pas m'arrêter ?
- Parce que vous n'aviez pas de tableau sur vous.
Elle vous fixa avec des yeux stupéfaits, presque admiratifs, puis s'en fut.
Notez le mot-code "LYSAMA" dans votre Journal d'Enquête. Puis rendez-vous au 20.