Comme vous arriviez, on vous héla dans votre dos. C'était Narjis qui venait vous rejoindre, comme vous y aviez consenti. Une liaison avec une femme mariée était-elle bien raisonnable ? Non, sans doute, mais si on a peur du péché, on fait curé, pas détective privé. Elle vous prit le bras et vous montâtes chez vous. Vous passâtes le reste de la soirée au lit.

Moins tendue que l'après-midi, elle reconnut que son idée de poursuivre Halade en diffamation était ridicule.

- Ducult était l'amant de la victime, lui rappelâtes-vous. Il a le bon profil pour être le meurtrier. Pour le défendre, tu ferais mieux de trouver qui d'autre pourrait être l'assassin.

- Ça, c'est ton job, je te rappelle, mon loulou ! Mais si j'étais toi, je m'intéresserais un peu au veuf. Sa première épouse est morte dans des circonstances bizarres. On avait parlé d'un suicide, mais rien de bien convainquant. Il y a de quoi creuser par là.

- Quel aurait été le mobile ?

- Pour la punir de son adultère, pardi ! Si mon mari savait que j'étais là nue avec toi, c'est le sort qu'il te réserverait, je peux te l'assurer ! Et puis Halade va toucher une assurance-vie conséquente, je me suis laissé dire.

- La vidéo prise par des témoins au moment du meurtre laisse entendre qu'Angélique Halade parlait au Voleur d'Ombres.

- Qu'elle pensait parler au Voleur d'Ombres, nuance ! J'ai eu accès à cette vidéo et rien ne laisse entendre qu'elle ne parle pas à son mari.

- Voyons ! Tu vois le corpulent Halade virevolter entre des lasers ?

Elle ne répondit pas. Elle se rhabilla et rentra chez elle, craignant que Mr Renoir ne s'inquiétât de ne pas la voir revenir. L'exemple de Mme Halade lui avait fait peur, on eût dit.


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