Nils Jacket Contre l'Agent X, le site officiel des Enquêtes de Nils Jacket

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Après une présentation très solennelle de l'œuvre, les commissaires-priseurs sortirent La Dame dans la Neige de son emballage blindé pour montrer la marchandise aux acquéreurs potentiels. Certains d'entre eux se levèrent pour vérifier l'authenticité de la toile. Celle-ci restait attachée au piédestal, comme vous avait dit Châtaing. Il avait été dit, dans sa présentation, que cette dame en robe déchirée, qui marchait dans la neige parmi des arbres torturés, était le symbole de l'amour perdu. Vous aviez du mal à voir là une telle métaphore. Roberto Notarangeli était-il poète à ce point ?

Dès le début des enchères, les offres grimpèrent en flèche. Une dame à côté de vous, une retardataire restée debout était en extase :

- Vous voyez, le grand, là-bas, qui ressemble à un vautour et qui n'arrête pas d'enchérir ? C'est Mr Donovan, le directeur français de la compagnie Halroyd. On dit que le vieux Réginald veut à tout prix le Notarangeli. Vu que le Voleur d'Ombres a fait main basse sur les autres, c'est sa dernière chance de l'acquérir.

Donovan enchérissait systématiquement dès que quelqu'un faisait une offre. Les autres acheteurs potentiels avaient du mal à suivre. Soudain, vous réalisâtes : mais où était passé Châtaing ? Il s'était éclipsé. Il avait dû aller vérifier quelque chose en dehors de la salle. C'est finalement Donovan qui emporta l'enchère. Sous une salve d'applaudissements, il se leva pour aller prendre le tableau. À ce moment-là, une grande explosion retentit, ensevelissant l'estrade des commissaires-priseurs sous des vagues d'épaisse fumée âcre ! Le sol trembla, comme sous l'effet d'un séisme, et un fracas assourdissant vous glaça le sang : on eût dit que les murs s'écroulaient !


Comme vous le redoutiez, le Voleur d'Ombres avait décidé de passer à l'action sans attendre le soir ! Vous vous précipitâtes vers l'endroit où se tenait le Notarangeli. Vous freinâtes sec pour éviter de choir dans le grand trou béant qui s'ouvrait à vos pieds en lieu et place de l'estrade ! Le voleur avait carrément fait sauter le plancher autour du piédestal, qui avait été englouti, avec son précieux fardeau. Le malfrat avait mal calculé ses charges explosives car le plancher s'était éventré comme du sol meuble. Un étage plus bas, les commissaires-priseurs et les vigiles étaient étendus au milieu des gravas, assommés par la chute. Ils ne paraissaient pas avoir quelque chose de cassé. À ce niveau du bâtiment, c'était la cave. Et on avait eu la prévenance d'y installer des matelas pneumatiques pour amortir la chute. Le tableau n'était plus sur son piédestal, et vous réalisâtes seulement à ce moment-là que l'alarme s'était déjà déclenchée. Vos oreilles étaient encore un peu trop sous le choc pour relever ce détail avant.

Donovan était allongé à côté du trou, étourdi et suffocant. Les portes de la salle, elles, s'étaient toutes fermées conformément à ce qu'avait prévu le système de sécurité, vous empêchant ainsi de sortir et de poursuivre le voleur en surface, alors que lui avait pu tranquillement s'escamper par les sous-sols.


Notez le mot-code "HALCOM" dans votre Journal d'Enquête ; s'il s'y trouve déjà, soulignez-le. Inscrivez-y également le mot "TRANCO".

Si vous sautez dans le trou pour le poursuivre, descendez au
1072.

Si vous restez dans la salle, rendez-vous au 258.