Quand vous jetâtes un il à l'horloge de votre appartement, vous vîtes que minuit était passé depuis quelques minutes. Vous dîtes à Narjis :
- Ton mari ne va pas s'inquiéter ?
- Je lui ai dit que je devais finir très tard ce soir au cabinet et qu'il pouvait coucher les enfants.
Elle blottit un peu plus son corps nu contre le vôtre. Sa peau douce et le parfum de ses cheveux vous emplissaient de bien-être. Votre détractrice avait une façon de vous aimer aussi tumultueuse que sa façon de vous taper sur le système. Et, si elle aurait tout fait pour mettre des bâtons dans les roues du détective, elle se laissa aller à quelque confidence sur l'oreiller à l'oreille de son amant.
- Tu sais, Nils, je défends Ducult, mais je sais que ce n'est pas quelqu'un de bien. Il est sans doute devenu l'amant d'Angélique Halade pour la voler ensuite.
- Je ne l'ai pas écarté de la liste de mes suspects.
- Hier, pendant le vol, il était chez lui. Enfin
- Enfin quoi ?
- J'ai voulu lui téléphoner hier soir, pour conforter son alibi, mais il ne m'a pas répondu
Heureusement, malgré mes injonctions, la police avait laissé un agent pour le surveiller et il a pu confirmer.
Elle finit par sortir de votre lit et à chercher ses vêtements éparpillés partout dans la chambre, le salon et le vestibule. Elle appela un taxi.
- Il faut que j'y aille. Avec tout ça, on n'a pas reparlé de ce que tu voulais me dire au téléphone, ce week-end. Tu viendras m'en parler à mon cabinet.
Elle marqua un temps d'arrêt et vous menaça brusquement :
- Tu racontes cette soirée à qui que ce soit, je te tue.
- Je m'en doute.
Après son départ, vous restâtes un moment dans votre lit à vous rappeler toutes ces fois où elle vous avait raillé ou houspillé à la fac. Ce n'était pas parce qu'elle vous détestait, en fin de compte
Rendez-vous au 605.