Repensant aux traces de chaussures à talons dans la boue vers les ruines, vous vous disiez qu'elles n'avaient pas pu être laissées par le voleur. Et il y avait d'autres traces de pneus. Vous demandâtes à Mme Caviani si elle n'avait pas vu un autre véhicule ce jour-là.

- Il y avait bien la fourgonnette, se souvint-elle. Mais elle n'était plus là le soir, je crois. Enfin, je ne suis plus sûre…

- Une fourgonnette ? Comment était-elle ?

- Elle a souvent été là ces temps-ci. Le bonhomme était un ouvrier, vu ses vêtements. Il devait venir restaurer les ruines, je me suis dit. Si c'était juste une fuite de gaz, il n'aurait pas mis tout ce temps à la colmater !

Les ruines n'avaient rien de restaurées. La vieille dame ne put décrire l'ouvrier car il portait une casquette. La fourgonnette était blanche et était frappée d'un logo ressemblant à une clef à mollette sur un ovale violet. Mais vous n'aviez toujours pas d'explication quant aux chaussures à talons.

En questionnant votre témoin, vous parvîntes à lui en faire dire plus. Avant le soir du vol, elle avait vu, plusieurs fois au cours des semaines écoulées, une femme rôder vers les ruines. Elle était très élégamment vêtue, le visage toujours caché derrière un grand chapeau, mais elle était plus jeune que Mme Halade.

- Parce que voulez savoir quelle femme j'ai vu passer par là à part Mme Halade, je suppose ?

- Qu'entendez-vous par "à part Mme Halade" ?

- Je la connais de vue, vous savez. Et c'est souvent que je l'ai vue sortir par les ruines et monter dans un taxi. Toujours pressée. Comme si elle fuyait quelque chose...


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