Nils Jacket Contre l'Agent X, le site officiel des Enquêtes de Nils Jacket

Paragraphe 806

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Vous aviez eu le temps de voir une expression furtive sur le visage de la domestique. La femme de chambre avait pensé à quelque chose mais s'était retenue de le dire. Mais quoi ? Vous allâtes vous poster face à elle et la regardâtes dans les yeux :

- J'ai eu l'impression que vous vouliez ajouter quelque chose, Mademoiselle.

- Non… non, pas du tout…

- Qui votre maîtresse tutoyait-elle d'autre ?

Votre ton fut si sévère que tout le monde dans la pièce se tut. Elle baissa la tête et finit par avouer :

- David.

- Ducult, le jardinier ? s'étonna Horace. Qu'est-ce que c'est que cette histoire ?

- Il faut tout nous dire, l'incitâtes-vous. Pour arrêter l'assassin.

Si bien cuisinée, elle craqua et avoua que Ducult et Mme Halade avaient une liaison. Son maître fut à la limite de l'apoplexie. Son secrétaire accourut pour le soutenir, avec une diligence étonnante pour un boiteux. La bonne expliqua que le jardinier devait même venir voir son amante le soir du vol, il n'était pas là pour voler le tableau. Angélique lui avait demandé de surveiller le passage secret.

- Après que je l'ai viré, ils utilisaient le passage secret pour se voir en cachette ? s'étouffa le mari trompé.

- Oui.

- Elle avait dit qu'elle en ignorait l'existence ! fit Châtaing.

- Madame a engagé l'avocate Narjis Renoir pour défendre David. Elle ne voulait pas qu'il soit accusé parce qu'il était venu à sa demande.

Votre client perdit toute maîtrise et se mit à hurler :

- C'est ce satané jardinier qui a fait le coup ! Après l'avoir utilisée pour me voler, il l'a éliminée avant qu'elle ne le dénonce !

Pour Châtaing, c'était un nouvel argument contre sons suspect. Il alla donc dans le même sens, et rapporta même à Halade les dernières paroles de la défunte. Vous n'étiez pas sûr que révéler des faits si précis de l'enquête à une personne impliquée fût très déontologique de la part de l'inspecteur. Vous, c'était votre client, c'était différent.


Pendant que tout le monde criait, vous allâtes voir les bonnes. Vous vous assîtes à côté de la femme de chambre éplorée et lui dîtes quelques mots de réconfort. La cuisinière ne cacha pas son soulagement de pouvoir vous laisser le rôle de consolateur et de retourner à ses fourneaux.

- Je suis désolé d'avoir dû vous questionner ainsi. Mais vous savez que le plus important est d'arrêter un meurtrier.

Elle opina de la tête. Mais elle tremblait comme une feuille.

- Si vous ne vous sentez pas en forme pour travailler, je suis certain que Mr Halade comprendra que vous rentriez chez vous.

- Encore faudrait-il que Monsieur ait un cœur pour le comprendre ! gémit-elle. Ça fait deux ans que je suis ici, et je n'ai jamais pris d'arrêt maladie. Mais là, je ne sais pas comment faire pour tenir le coup, avec ce que vous m'avez fait dire !

- Mr Halade a dit que son épouse vous tutoyait vous et pas ses autres employés, c'est que vous étiez très liées, non ?

- Oui. J'étais sa complice, en quelque sorte. Je couvrais Madame quand elle passait du temps avec David. Lui, elle ne le tutoyait que dans ces moments-là… Elle était si seule…

- Elle avait peu d'amis ? Des amis qu'elle tutoyait, j'entends.

- Je sais qu'elle s'était fait un ami en soirée, un "homme séduisant et plein d'esprit" disait-elle. Mais elle ne m'a jamais dit son nom, elle ne me racontait pas ses réceptions mondaines car je ne m'y intéressais pas. Elle avait aussi une amie d'enfance en ville. Elles se voyaient à l'occasion de vernissages car elle bossait dans l'art.

- Son nom ?

- Désolé, je ne m'en souviens plus… Elle me l'avait dit une fois…

- Ce n'est pas grave. D'autres amis ?

- Non, elle me l'aurait dit.

- Elle voyait sa famille, de temps en temps ?

- Non. Ils habitent à l'autre bout du pays, elle ne les voyait jamais. Peut-être qu'ils feront le déplacement pour l'enterrement.


Trouver l'ami de soirée ne s'annonçait pas aisé ; s'il était "séduisant", vous vous doutiez qu'elle n'en avait pas soufflé mot à son mari là non plus. En revanche, vous aviez bon espoir quant à l'amie d'enfance : vous pouviez dresser la liste de ses camarades de classe et voir lesquelles habitaient en ville. Quand vous sauriez toutes les personnes qu'elle tutoyait, il vous suffirait de ne garder que celles avec qui elle avait pu être en contact la veille ; votre coupable serait parmi elles.

- Mme Halade avait donc un autre amant ? intervint soudain Dépreaux.

Il avait laissé son patron et Châtaing et s'était glissé derrière le canapé pour espionner votre conversation. Il avait tout entendu. Une vraie fouine. Il devait savoir pas mal de choses sur toute la maisonnée, en fait.

- Elle avait un ami séduisant ! explosa la domestique. Ça ne veut pas dire ce que vous pensez, espèce de pervers voyeur dégueulasse ! De toutes façons, elle n'aurait jamais donné suite à vos avances !

La dispute qui éclata entre eux obligea leur employeur à les séparer. Châtaing avait encore quelques points à éclaircir sur l'emploi du temps d'Angélique. La femme de chambre et Horace affirmèrent qu'elle n'était pas allée sur Internet et n'avait téléphoné à personne avant de partir. Votre allié inspecteur avait su par les télécoms qu'elle n'avait utilisé son smartphone qu'à deux reprises lundi matin : pour téléphoner une fois à Dépreaux, une fois à Ducult. Le secrétaire ne se souvenait plus de la nature de l'appel, une affaire d'intendance, sans doute.

- Il va falloir vérifier qui était à la galerie Romanelli hier, conclut Châtaing au moment de partir. Mais rien ne dit qu'elle n'a pas vu son assassin ailleurs…


Inscrivez les mots-codes "ANGAMA" et "HOSADU" dans votre Journal d'Enquête et soulignez le mot HOSADU. Notez dans votre Agenda que, si vous souhaitez effectuer des recherches sur l'amie d'enfance d'Angélique Halade, vous devrez vous rendre au 1007.


Si vous avez le mot SOSABA, rendez-vous au
557.

À défaut, si vous avez le mot FAUMOR, rendez-vous au 706.

Si vous n'avez jamais prélevé d'échantillon ici mais avez le mot CHLICO, vous pouvez aller examiner le passage secret utilisé par le Voleur d'Ombres, au 221.

Sinon, partez avec l'inspecteur, au 1140.