- Dimanche, vous étiez en balade à la campagne, m'avez-vous dit ? Je pense plutôt que vous étiez sur place, sur les lieux du vol.

- N'importe quoi ! s'écria-t-elle. Qu'est-ce qui vous prend ? Je croyais que vous étiez… un ami.

- J'ai été engagé pour démasquer le Voleur d'Ombres.

- Et vous m'accusez ?

- Je vous ai poursuivie dimanche soir. C'était moi la moto derrière vous. J'ai failli avoir un grave accident dans l'histoire, d'ailleurs.

Votre ton soudainement sévère l'avait prise de court. Elle se mordit la lèvre.

- Nous n'avons rien à voir là-dedans…!

- "Nous" ? Voilà déjà un lapsus intéressant. Et puis, inutile de nier : j'ai une photo de vous prise par radar quand vous avez fait un excès de vitesse pour m'échapper.

Elle était déjà tendue au possible ; se sentant acculée, elle s'effondra sur son comptoir et se mit à pleurer. Certains clients du café jetèrent des regards surpris dans votre direction. Vous prîtes une voix plus amène :

- C'était donc vous le Voleur d'Ombres, alors, depuis tout ce temps ?

- Non ! gémit-elle.

- Ah bon ? Alors que faisiez-vous en équilibre sur un fil menant au toit de la banque Halroyd ?

- C'est… c'est compliqué. Samantha vous expliquera mieux que moi…

Vous aviez adopté l'offensive car vous saviez qu'un avocat pouvait trouver une brèche dans votre accusation. Mais là, elle était passée aux aveux, vous la teniez. Du moins, tant que les clients ne venaient pas interrompre votre interrogatoire, ce qu'ils n'allaient pas tarder de faire, alarmés par le cri plaintif de la tenancière.

- Samantha est-elle là aujourd'hui ? vous enquîtes-vous d'une voix douce.

Lydia opina ; un peu calmée, elle vous introduisit dans l'arrière-bar. Sa sœur aînée s'y trouvait, à inventorier des colis. Quand elle vous vit tous les deux, elle vous toisa d'un regard méfiant puis prit un ton aimable :

- Tiens, Mr Jacket ! Que nous vaut le plaisir de votre visite ?

Lydia fit la moue :

- Il a une preuve contre nous pour dimanche, lança-t-elle avec humeur. On a été flashées, il y a une photo…

Samantha ne réagit pas sur le coup, le temps de réaliser tout ce qu'impliquait cette nouvelle. Elle tâta le terrain :

- Si vous êtes ici, seul, sans avoir appelé la police, c'est que vous n'êtes pas venu en ennemi, si ?

- Je réserve ma réponse.

- Très bien. Venez avec moi, allons au calme.


La belle Italienne vous conduisit dans la kitchenette de leur appartement, où Sonia vous rejoignit. Les yeux hagards en vous voyant, elle fut mise au parfum par son aînée :

- Il semblerait que Mr Jacket soit à la hauteur de sa réputation.

- Que… qu'est-ce qu'on fait ?

Samantha ne lui répondit pas et se tourna vers vous :

- Vous attendez quelques éclaircissements, j'imagine ? Eh bien voilà : le Voleur d'Ombres nous a volées et nous avons essayé de le doubler en retour. Je vous demande de nous croire.

- Si vous ne m'en dites pas davantage, Samantha, je ne pourrai pas garder ça pour moi plus longtemps, vous le savez…

- Vous feriez mieux de trouver qui a tué mon ami Romaric au lieu de nous harceler ! explosa Sonia, en vous fusillant d'un regard noir.


Si vous les menacez de les dénoncer à police si elles ne parlent pas, rendez-vous au 728.

Si vous rétorquez que Pommarel a justement été tué parce qu'il était mêlé aux vols et qu'elles feraient mieux de ne pas commettre la même erreur, rendez-vous au 456.

Si vous dites que, pour vous assurer que sa mort n'est pas liée à l'affaire, elles doivent vous dire ce qu'elles savent, rendez-vous au 1025.