Nils Jacket Contre l'Agent X, le site officiel des Enquêtes de Nils Jacket

Paragraphe 990

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Après avoir acheté de quoi souper à l'une des nombreuses baraques à frites opportunément installées dans le secteur, vous entamâtes avec Andylon une série de rondes autour de la propriété. La folie collective courait tout le long du mur qui protégeait le vaste domaine, contenue par le service de sécurité. Les curieux encerclaient l'endroit sur tout son périmètre. Il était impossible de franchir le mur d'enceinte sans échapper à leur vigilance malsaine. Les seules entrées possibles étaient la grille d'entrée où passaient les voitures des invités et de la police, et l'entrée de service, un portail franchi uniquement par le camion du traiteur et le personnel. Ces deux accès grouillaient de policiers qui repoussaient la foule et contrôlaient les véhicules. Comment le Voleur d'Ombres pouvait-il espérer s'introduire dans l'enceinte sans se faire remarquer ? À moins, bien sûr, qu'il ne fît partie des invités ou eût trouvé une ruse pour se trouver sur place avant. Durant vos rondes, vous ne repérâtes personne de louche. Ou du moins, de plus louche qu'un no-life prêt à rester des heures dans le froid pour faire trois photos floues avec son smartphone. À son grand dam, Andylon ne repéra pas non plus de sœur Notarangeli.

À un moment, elle vous prit par le bras et vous signala une fumée qui semblait s'élever de la villa. D'autres le remarquèrent et la clameur s'amplifia. Brusquement, un coup de feu retentit au loin ! Quelqu'un avait tiré dans les alentours de la villa. Puis ce fut un bruit de moteur, un vrombissement, qui envahit le ciel.

- Regardez ! vous montra votre partenaire.

La police avait-elle prévu ce cas de figure ? Un hélicoptère survolait la propriété. Une échelle de corde en pendait, avec quelqu'un tout de noir vêtu qui y était accroché, tenant un rouleau sous le bras. Vous crûtes entendre un rire sardonique retentir dans la nuit. La foule exultait : sa vedette criminelle n'avait pas lésiné sur le spectaculaire pour quitter la scène. L'appareil disparut dans le lointain. Il n'y avait plus rien à voir. Le Voleur d'Ombres avait une fois de plus réussi son coup.


La police allait retenir Samantha et les autres invités un moment, le temps de prendre leurs noms et de les interroger brièvement. Mais Andylon insista pour que vous attendiez la sortie de sa Celica pour la prendre en filature. Elle allait forcément rejoindre l'endroit où avait atterri l'hélicoptère.

Plus d'une heure après, alors que la foule avait grandement diminué, vous aperçûtes la Toyota qui sortait de la propriété, au milieu d'autres voitures. Samantha était seule au volant. Vous vous mêlâtes à l'embouteillage pendant quelques centaines de mètres et, quand elle obliqua par une route latérale, vous l'imitâtes. C'était étrange : alors que toutes les voitures ou presque avaient pris la direction de la ville, elle s'était engagée par un chemin boisé qui contournait le domaine de Pumar. Sans phares, vous la suivîtes à distance raisonnable. Bientôt, elle s'arrêta pour prendre en stop une passagère.

- Sa sœur Sonia ! s'écria votre équipière. Vous voyez ? J'avais raison : une sœur était dehors ! Elle a un sac de sport à la main ! C'était elle qui était sur l'hélicoptère !

- Il est parti dans l'autre direction, et à des kilomètres ! Et un tableau ne tient pas dans un sac allongé comme celui-là.

- Lydia devait piloter l'engin. Elle a gardé le Notarangeli.

Il était effectivement curieux de trouver la jeune femme par ici ? Que faisait-elle là ?

- N'étant pas invitée, elle voulait peut-être assister à l'événement avec la foule dehors ? avançâtes-vous, sans conviction.

Les deux sœurs rentrèrent chez elles directement. Vous vous garâtes dans leur rue. Elles étaient en train d'allumer l'appartement obscur. Elles étaient pourtant trois à la fenêtre.

- Leur sœur a dû poser l'hélicoptère non loin, elle est rentrée avant elles, constata l'assureuse.

- Elles viennent d'allumer. Elle était plutôt en train de dormir, tout simplement, non ?

Il n'y avait plus rien à voir ce soir. Vous ramenâtes galamment Odile à son hôtel. Prise d'un soudain accès de politesse, elle vous remercia vivement de l'avoir voiturée, et alla jusqu'à vous gratifier de l'esquisse d'un sourire. Sur votre route, vous repensiez à tout ce dont vous aviez été témoin. À commencer par le vol. C'était bizarre : vous aviez eu l'impression que le voleur était déjà accroché à l'échelle avant que l'hélicoptère ne passât au-dessus du domaine. Le commissaire Cardoze fut trop occupé cette nuit pour vous parler, mais le lendemain il allait vous confirmer votre impression.


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