- La police a une autre piste, l'appâtâtes-vous.

- Laquelle ?

- Un peintre du nom de Jean-Marc Vivand.

Vous guettâtes sa réaction : il était resté impassible, mais vous aviez eu l'impression que son œil avait tiqué.

- Vous le connaissez ? tentâtes-vous de le piéger.

Il hésita :

- Oui, j'ai déjà eu affaire à cet homme.

- Récemment ?

Il hésita encore. La tension montait.

- Possible.

- Les comptes de Vivand disent que vous lui aviez versé une certaine somme d'argent. Pour quelle commande ?

- Une commande d'ordre privé. En quoi tout ça concerne votre affaire de Voleur d'Ombres ?

- Ce peintre avait réalisé au moins une copie de Notarangeli. Peut-être pour le voleur, justement…

Vous pensiez l'avoir mis au dos au mur, quand le magicien se mit à rire.

- La police m'a déjà posé ces questions, mais je préfère le ton dramatique que vous leur insufflez !

Ne voulant pas vous faire déstabiliser de la sorte, vous insistâtes :

- Est-ce vous qui lui avez commandé des copies de Notarangeli ?

- Eh bien oui. Ou plutôt, une copie de Notarangeli, pour être exact. Une copie de mon original, rien de bien illégal.

- Dans quel but, ce faux ?

- Initialement, pour tromper le Voleur d'Ombres quand il avait menacé de me voler. Mais j'ai changé de plans entre temps. Sans grand succès, hélas, comme vous le savez.

Vous vous rappeliez des tarifs dérisoires de Vivand pour le simple portrait d'Amy :

- Vous ne lui avez commandé qu'une seule copie ? Vous n'avez pas payé un peu cher pour une seule toile ?

- Hum… il m'a peut-être arnaqué.

- Ou vous lui avez demandé plusieurs faux…

- Qu'est-ce que ces insinuations ?!

- Vivand a été retrouvé mort assassiné. Quand ce genre de mésaventure arrive à un faussaire, tous ses clients sont des suspects.

Thanos devint blême. Vous veniez de lui faire comprendre qu'il ne devait pas prendre cette discussion à la légère.

- Je… j'ignorais complètement ce drame.

Son trouble paraissait presque sincère ; autant que sa face placide le lui permettait tout du moins. Cardoze vous ayant indiqué que Vivand avait probablement tué le lendemain de votre visite à son atelier. Vous demandâtes à votre hôte où il se trouvait ce jour-là. Il préparait son prochain spectacle, affirma-t-il. Mais aucun témoin ne pouvait le prouver.


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Dans les autres cas, Thanos ne voulait pas poursuivre la conversation ; vous deviez prendre congé, au 77.