Nils Jacket Contre l'Agent X, le site officiel des Enquêtes de Nils Jacket

Paragraphe 1092

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Elle hésita un instant avant de répondre :

- Oui, je savais qu'il existait un passage secret à cet endroit, finit-elle par dire. Quand nous avions acheté cette maison, le vendeur m'avait dit qu'une ancienne porte secrète était située là. Mais il avait précisé qu'elle était condamnée. Jamais je n'aurais pensé que le voleur pouvait passer par là.

- Vous n'aviez pas dit que vous ne connaissiez pas l'existence de cette porte ? fîtes-vous remarquer.

- Rectification : mon mari vous a dit que je l'ignorais.

- Et lui, était-il au courant ?

- Je ne me rappelle pas lui en avoir déjà parlé. Si le vendeur lui avait dit, peut-être.

- Vous n'aviez plus revu Ducult depuis cette dernière fois en ville, et il se trouvait juste à l'autre bout du passage, quelle coïncidence ! ironisâtes-vous. Vous ne pensez pas qu'il avait pu découvrir ce passage en jardinant ?

- Sûrement pas ! s'écria-t-elle.

- Étrange que vous ne vouliez pas admettre cette hypothèse tout à fait plausible. Vous n'essaieriez pas de protéger quelqu'un ?

Ignorant cette dernière question, elle vous demanda de la laisser.

- Je suis certaine que mon époux saura mieux répondre à vos interrogations.

Le mot "protéger" que vous aviez prononcé vous fit faire une association d'idées :

- Je suis certain que Mr Halade verra d'un bon œil la façon dont vous prenez la défense de Ducult. Il est d'ailleurs défendu par une très chère avocate. Il doit être un bien riche voleur pour pouvoir se l'offrir, et non un simple jardinier au chômage. La police avait vu juste à son sujet.

De plus en plus excédée, Angélique Halade affirma que vous faisiez fausse route :

- C'est moi qui ai engagé Mme Renoir, finit-elle par lâcher.

- Vraiment ? Pour quelle raison ?

- Le pauvre David mérite d'être défendu. Il n'y arriverait pas sans aide.

- Comment expliquer sa présence vers les ruines le soir du vol chez vous ?

- C'est moi qui lui ai demandé de venir.

- Pourquoi ça ?

- Pour empêcher le voleur de fuir par cette issue.

- Vous connaissiez donc ce passage ?

Elle se détourna, la main sur la bouche. Vous prîtes alors un ton plus doux :

- Ducult et vous, vous étiez amants, c'est cela ?

Elle opina. Elle expliqua que le couloir secret leur permettait de se voir sans que Ducult n'eût à passer devant le majordome ou les caméras de la cour. La porte cachée ne s'ouvrait en fait que de l'intérieur, en raison du mécanisme usé. Elle était restée déverrouillée après la dernière visite de Ducult et, quand il y eut l'annonce du vol via la carte de visite, la police et le personnel de maison étaient toujours restés dans la bibliothèque et son boudoir attenant, aussi avait-il été impossible pour elle d'en approcher pour la refermer.

- Si j'avais tenté de la refermer, on aurait vu qu'elle existait et que je le savais, soupira-t-elle. Horace aurait vite compris l'utilité que j'en avais… Alors j'ai appelé David pour qu'il vienne le soir du vol veiller que le voleur ne passe pas par là. Au cas où, car seuls David et moi étions au courant.

- Sauf si un jour, quelqu'un vous a vus emprunter ce passage.

- Certes… Qui, par exemple ?

- Le Voleur d'Ombres connaissait l'existence de cette porte secrète et savait qu'elle était restée ouverte, c'est admis maintenant. Si Ducult n'est pas le voleur, c'est que ce dernier a dû vous voir emprunter le passage alors qu'il était en train de faire ses repérages en vue du vol. Soit il vous a vus de l'extérieur, vers les ruines… ou alors de l'intérieur.

- Aucun membre de cette maisonnée ne peut être votre voleur !

- Vous êtes bien sûre de vous.

- Ni mon mari, ni le vieil Octave, ni Dépreaux qui est infirme n'ont les capacités physiques de vous échapper.

- Une personne ici a pu voir votre manège avec Ducult et le rapporter au voleur. Peut-être même sans le savoir, d'ailleurs.

- La seule personne au courant de notre liaison était Faiza ma femme de chambre. Ma complice. Et j'ai toute confiance en sa discrétion.

- C'était donc pour ça que vous ne vouliez pas d'enquêteur dans la bibliothèque ou votre boudoir… de peur que l'on ne découvrît votre stratagème.

- Oui… C'était très bête, finalement, car vous savez tout maintenant.

Elle demeura silencieuse un instant puis leva des yeux humides vers vous :

- Vous allez le dire à mon mari, je suppose ?

- Si ce n'est pas indispensable pour l'enquête, il n'y a pas de raison. Mais votre mari a piqué une grosse colère contre Ducult… Peut-être est-il déjà au courant…?

- Je pense que c'était vraiment parce qu'il veut retrouver son tableau.


Elle vous pria de la laisser. Elle vous suivit du regard jusqu'à ce que vous eussiez disparu. Se sentant seule, elle tritura ses bagues machinalement, puis elle se mit à pleurer.


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Si on vous a dit qu'Horace Halade était absent ce jour, rendez-vous au
841. Sinon, rendez-vous au 4.