Ce fut alors que l'on sonna à votre porte. Intrigué, vous allâtes ouvrir : c'était Samantha Notarangeli. Elle serrait son fin imperméable sur son tailleur chocolat un peu trop échancré. Elle avait la mine penaude, comme si elle était toute gênée de vous déranger. Elle n'en était que plus chou.

- Bonsoir, Nils. Je suis sortie tard du boulot, et il fait plus froid que je ne pensais. Tu parles d'un printemps ! Je peux m'abriter chez toi ?

- Tu vas me faire croire que tu viens parce que tu as froid ?

- Roh, t'es pénible avec ton flair de détective ! En fait, avec l'enterrement hier, le meurtre… je ne me sens pas très bien. Un câlin ne serait pas de refus. Ça ne te gêne pas si je reste chez toi cette nuit ?

- Si je peux aider…


Quand vous fûtes réchauffés par une douche et un "câlin" sous votre couette, elle avait évacué une partie de son stress. Vous ne l'aviez jamais sentie si tendue. Était-ce son amitié avec Angélique Halade qui l'avait mise dans cet état ? Se sentait-elle menacée suite au meurtre ? Ou bien était-ce pour une autre raison ? Quand vous tentâtes de parler du vol prévu le lendemain chez Halroyd, elle coupa court.

- Je disais ça histoire de parler d'autre chose, vous justifiâtes-vous hypocritement. Pour te changer les idées.

- Je n'ai pas trop envie de parler de ça. Il y a trop de battage autour de ça. Je veux du calme, de la sérénité…

Vous saviez, cependant, comment en apprendre davantage. Faisant semblant de vous assoupir, vous attendîtes qu'elle s'endormît et patientâtes. Vous aviez les yeux fermés mais l'oreille sur le qui-vive. Votre plan était le bon : comme l'autre nuit, elle se mit au bout d'un moment à parler dans son sommeil. Si ses marmonnements n'étaient guère intelligibles, vous pûtes saisir quelques bribes qui éveillèrent immédiatement votre curiosité :

- …la lucarne… tu peux y accéder par le toit… Méfie-toi, Jacket nous surveille…

Sur ces paroles très instructives, vous finîtes par vous endormir à votre tour.


Le lendemain matin, elle partit en laissant un baiser parfumé sur vos lèvres.

- Merci, Nils, vous murmura-t-elle à l'oreille.

Vous ne la quittâtes pas des yeux jusqu'à ce que l'ascenseur se refermât sur elle.

Qu'avait-elle voulu dire cette nuit ? Pourquoi se méfiait-elle de vous ? Si son affection était sincère, que cachait-elle ?


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